Retrouvailles [Myriam]

Ni **Dieu**, ni *Maître* Age: 26 Messages: 25 Date d'inscription: 19/12/2021

Quelle drôle de sensation que de suivre Myriam, jusque chez elle. Cela me rappelait une époque lointaine où j'avais tous les droits sur elle et elle sur moi. Une époque révolue, que j'avais jeté aux orties en leur tournant tous le dos. Je n'avais pas pu me résoudre à prévenir Myriam de mon projet, mais je l'y avais préparé. Souvent, nous avions discuté. Elle était née à une époque où de grands philosophes sévissaient et avait eu une éducation éclairée, qui avait façonné son esprit. Et pourtant, elle restait fidèle à Satan et l'aidait à contrer Dieu qui rêvait de grandeur et de puissance. Oh, c'était sans doute une noble cause, mais j'étais mort en me battant pour ma patrie, j'avais envie de passer mon éternité à vivre pour moi. Oui, c'était égoïste, et alors? A qui nuisais-je en agissant ainsi? Je continuais à vivre parmi les humains, je me liais à eux et arrachais leurs âmes à Dieu et à Satan. C'était peut-être cela qu'on me reprochait. Vu mon âge, j'aurais du venir grossir les rangs de l'armée démoniaque.

Je pénétrai chez Myriam à sa suite. Nous avions déposé Ciel au Manoir. J'avais fait attendre la démone, mais je m'étais assuré que Wilha dormait bien et que Ciel allait effectivement se coucher. Avec un tel Manoir, il était évident que j'avais du petit personnel pour veiller sur la demeure en mon absence. Et sur les enfants. Ici, ils étaient en sécurité. Que Myriam sache où je logeais n'était pas pour me rassurer, mais avait-elle de mauvaises intentions à mon égard? Je ne pensais pas.

Comme elle l'avait dit elle-même, nous avions beaucoup de choses à nous dire. Plus 1000 ans à rattraper. Sa carrière d'artiste m'intéressait, de même que son boulot de Directrice. Pour ma part, je n'avais rien à raconter de spécial, je m'étais fait très discret depuis mon départ. Je préférais éviter d'attirer l'attention des autres démons. Ou des anges. Quoique pour ces derniers, c'était plutôt mal engagé, puisque je me plaisais à pactiser avec les humains qu'ils approchaient, histoire de le leur enlever. Un jeu dangereux, que je ne pratiquais que quand je m'ennuyais vraiment.

Une fois, chez Myriam, je me mis à l'aise sans qu'elle m'y invite, me délestant de ma veste. Comme d'habitude, j'étais en costume, gris sombre. Et dire que nous nous étions connus à une autre époque, dans d'autres tenues... Le Moyen-Âge... Les prémices de cette longue époque, juste après la chute de l'Empire Romain. Réjouissant spectacle pour moi, le peuple opprimé d'ailleurs. Même si l'Empire n'était pour rien dans l'extinction des miens. Encore et toujours les guerres intestines de pouvoir.

- "C'est coquet chez toi."

Mains dans les poches, j'observais... et décelais une légère odeur qui n'était ni celle d'un démon, ni celle d'un ange... Tiens tiens, un humain. Enfin, étant donné que Myriam était une figure publique, il devait y avoir plein d'humains dans son entourage.

_________________

Myriam n'avait rien dit face aux paroles de Ciel, elle en avait juste marre de ce gamin prétentieux et chiant. Elle avait regardé Iago, puisqu'apparemment c'était le nouveau nom de Léandre, d'un air découragé et roula des yeux. Elle aurait aimé lui parler, mais elle sentait que Ciel allait rajouté des choses. Au lieu de cela, elle laissa Iago faire et lorsqu'il l'embrassa sur la commissure des lèvrestout en lui disant en grec l'adresse du manoir où il restait, Myriam fut surprise sur le coup. Cela venait d'éveiller en elle bien des souvenirs. Elle porta les doigts à ses lèvres et regarda ensuite Iago et Ciel partirent. Elle ferma doucement les yeux et se remémora certaines parties de son passé auxquelles elle n'avait pas pensé depuis belle lurette.

Elle ne s'attendait pas à revoir Léandre. Pardon, Iago, il faudrait qu'elle s'habitue à son nouveau nom. Il ne lui avait pas expliqué les raisons de son départ, il ne l'avait même pas prévenu, mais néanmoins, il l'avait préparé, c'était déjà ca. Quoiqu'il en soit, une fois qu'il fut partit en compagnie du microbe, elle resta au café un moment, puis retourna à sa voiture. Elle roula un bon moment sans but précis, jusqu'à ce qu'elle décide d'aller au manoir. Iago devait l'attendre désormais, car le gamin devait dormir à présent. Elle stationna son auto dans l'entrée du manoir et attendit qu'il sorte. Une fois dehors, elle lui fit signe de montée et redémarra pour l'amener chez elle.

Une fois rendue sur la rue de son appartement, elle se stationna à sa place habituelle, puis descendit de l'auto. Elle fit signe à Iago de la suivre et prit l'ascenseur jusqu'à son étage. Elle ouvrit ensuite son appartement et y entra, Iago la suivant. Elle savait qu'il n'aurait aucune misère à faire comme chez lui, donc elle ne le lui dit pas. De toute façon, en entrant, il avait enlevé sa veste. Elle sourit. Il était très élégant ainsi, mais l'époque du Moyen Âge, époque où elle avait fait sa connaissance, lui manquait terriblement. Les jolies robes, en fait. Vous savez, les longues robes de princesse qui ne laissait paraitre que très peu de peau? C'Était tellement élégant, tellement distingué, comparé aux vêtements actuels qui ne cachaient que très peu de choses et qui ne laissait presque pas place à l'imagination. Évidemment, elle devait faire avec son époque et s'habillait en conséquence, mais elle ne mettait jamais rien de trop vulgaire.

- "C'est coquet chez toi."

Myriam se retourna et sourit, contente de savoir que son appartement semblait lui plaire. Puis, elle enleva ses escarpins ainsi que sa perruque blonde, laissant retomber en sublimes cascades ses beaux cheveux bruns en soupirant de bonheur. Elle détestait les perruques, mais c'était nécessaire lorsqu'elle souhaitait passer incognito. Elle jeta ensuite ses clés sur la table de la cuisine, comme toujours et alla sortir une bouteille de vin ainsi que deux coupes. Elle versa le vin dans ces derniers puis se retourna vers Iago en souriant. Lui tendant une des coupe, elle s'adressa à lui.

- Merci, j'aime bien cet endroit, je peux y réfléchir en paix. Je n'y amène personne en temps normal. Aucun fan, aucun papparazi, aucun journaliste. Ici, j'oublie tout le reste, ma carrière d'actrice, mon poste de directrice, tout. C'est ma forteresse de solitude, comme dirait Superman.

Elle émit un petit rire, puis sourit à Iago. Elle était contente de le revoir. Cela faisait si longtemps... D'une main, elle l'invita à la suivre au salon, ils seraient confortable pour discuter, mieux que dans le portique ou la cuisine en tout cas. Une fois au salon, elle prit place sur un sofa deux places qu'elle affectionnait particulièrement, elle avait plusieurs sofa et causeuses afin d'avoir de la place si nécessaire. Son ancien amant avait donc le choix en ce qui concerne l'endroit où il voulait s'asseoir.

- Alors, dit moi Léandre... Pardon, Iago, que s'est-il passé ces 1000 dernières années? Tu es parti sans explication et je ne t'ai pas revu depuis...

_________________

Directrice de la Salvare Schola ; Princesse des Ténèbres

«Je croyais que l'amour était une perte de temps,
Grâce à toi, je ne le pense plus maintenant.
Ensemble, nous apprendrons ce qu'est l'amour,
S'apprivoisant un peu plus à tous les jours.»

2 Roses: Merci Aaron Smile

Ni **Dieu**, ni *Maître* Age: 26 Messages: 25 Date d'inscription: 19/12/2021

Je souris en observant Myriam retirer chaussures et perruques pour enfin ressembler à celle dont je me souvenais. Comme promis, elle n'avait pas touché à ses sublimes cheveux bruns. Je retins une envie d'y enfouir les doigts et de vérifier s'ils étaient aussi soyeux qu'ils en avaient l'air. Malgré son apparence d'enfant, elle savait éveiller les désirs d'un homme. Elle était morte jeune, à une époque où elle était considérée comme une femme. Les temps avaient changé et désormais, elle semblait tout juste sortie du lycée. J'étais heureux de n'être décédé qu'à 25 ans. Quelles que soient les époques, je restais un homme fait, la vision du monde ne changeant pas à ce sujet comme il avait pu changer concernant les femmes.

J'observai son intérieur, commentant la décoration pour réengager le dialogue. Ciel s'était montré particulièrement peu coopératif, faisant des pieds et des mains pour me retenir prêt de lui. J'avais accepté sans broncher ses caprices. Ce n'était pas lui qui m'aurait à l'usure. Je ne rentrerais pas dans le jeu d'un gosse de 12 ans. J'étais un peu plus adulte que ça.

Je suivis Myriam dans son salon et la vis déboucher le vin et nous servir. Quelle bonne initiative! J'acceptai la coupe avec plaisir, m'asseyant dans le sofa à ses côtés. Je n'éprouvais nulle gêne à me trouver si prêt, nous avions été bien plus proches, mais je ne savais toujours pas quelles étaient nos relations aujourd'hui. Je croisai les jambes et me tournai vers elle, un bras sur le dossier du sofa, la main contre ma joue, la dévisageant de mes yeux aussi noirs que la nuit. Sa façon de me décrire son petit havre de paix amena un sourire en coin sur mes lèvres.

- "Il semblerait qu'un humain ai plus de chance que les autres alors."

Façon détournée de lui faire comprendre que je sentais l'odeur de son... son quoi? Protégé? Pactisant? Amant? Aucune idée et cela ne me regardait pas finalement. J'avais juste des envies de m'amuser un peu après tout ce temps. Immanquablement, elle me demanda ce que j'avais fait ce dernier millénaire. Je soupirai, avant d'esquisser un demi sourire :

- "Tu m'en veux? Je pensais que cela ne te surprendrait pas. J'ai obtenu tout ce que je pouvais avoir de Satan, alors je suis parti. Tu le sais, je n'ai rien à voir avec cette petite guerre céleste et je ne veux pas m'en mêler. J'ai sacrifié ma vie à la guerre, je ne sacrifierais pas mon éternité pour elle. C'est tout."

Il n'y avait rien à ajouter à ce sujet. Je bus une gorgée de vin, savourant son arôme, avant de reprendre :

- "Il n'y a rien à raconter. J'ai passé 1000 ans à vivre ma vie, selon mes principes et mes envies. A survivre aussi, j'ai l'impression que tes petits copains sont décidés à m'avoir. Tss, que je déteste porter l'étiquette de traître, quand je suis simplement libre."

Je vrillai mon regard dans le sien, et demandai suavement :

- "Qu'en penses-tu Myriam? Suis-je condamnable? Tu sais beaucoup de choses sur moi désormais et tu es en très bon termes avec Satan... Que vas-tu faire de ces informations à mon sujet?"

Allait-elle me trahir? Me faire chanter? ignorer tout cela et se laisser guider par l'amitié? Je n'en avais aucune idée. Les gens changent en 1000 ans, peut-être était-ce aussi le cas de Cléopâtre.

_________________

Iago était finalement venu s'asseoir avec elle, sur le sofa deux places après avoir accepté la coupe de vin qu'elle lui avait tendu. Myriam sourit et prit une gorgée de vin. Iago s'était croisé les jambes et avait mit un bras sur le sofa avant de la regarder dans les yeux. Ce regard, ses yeux, elle avait toujours aimer y plonger autrefois, il y a longtemps maintenant. Repensant à tout cela, Myriam fut sortit de sa tête par Iago qui s'adressa à elle, suite à ce qu'elle avait dit un peu plus tôt.

- "Il semblerait qu'un humain ai plus de chance que les autres alors."

Aaron. Iago était en train de parler d'Aaron. Forcément, il était le seul humain qui était entré chez elle. Que dirait Iago s,il savait. La grande Cléopâtre, la démone ayant survécue à l'extinction, la grande princesse des ténèbres qui ne croyait plus en l'amour, avait finit par tomber amoureuse de nouveau, et d'un humain qui plus est! Elle entendait déjà Iago rire, ou alors lui proposer de lui faire oublier son humain... C'était tout à fait son genre, du moins, ca l'était autrefois. Seulement, Myriam n'allait pas flancher devant son ancien amant. Elle aimait Aaron et ne voulait pas le tromper. Il fallait qu'elle soit prudente, retomber dans les bras de Iago serait tellement facile, c'était si naturel autrefois...

- "Tu m'en veux? Je pensais que cela ne te surprendrait pas. J'ai obtenu tout ce que je pouvais avoir de Satan, alors je suis parti. Tu le sais, je n'ai rien à voir avec cette petite guerre céleste et je ne veux pas m'en mêler. J'ai sacrifié ma vie à la guerre, je ne sacrifierais pas mon éternité pour elle. C'est tout."

Iago prit une gorgée de vin après cette réponse. Myriam sourit, elle n'avait jamais dit qu'elle lui en voulait, mais en même temps, elle n'avait jamais dit qu'elle ne lui en voulait pas. En fait, elle ne le savait pas vraiment elle-même. À l'époque, elle avait été décue de perdre son amant, mais aujourd'hui, elle était triste d'avoir perdu un ami pendant aussi longtemps. Car oui, elle considérait Iago comme un ami, même s'il avait tourné le dos à tout le monde. Il n'avait pas tord, sacrifier sa vie pour une guerre pour l'éternité n'était pas très réjouissant, quand on pensait ainsi, mais Myrie, elle, voyait cela sous un autre angle. Elle préférait de loin participer en dirigeant l'école et avoir sa vie à elle au travers afin que Dieu ne gagne pas ce combat, que de ne pas participer du tout et de risquer de faire pencher la balance en faveur de Dieu.

- "Il n'y a rien à raconter. J'ai passé 1000 ans à vivre ma vie, selon mes principes et mes envies. A survivre aussi, j'ai l'impression que tes petits copains sont décidés à m'avoir. Tss, que je déteste porter l'étiquette de traître, quand je suis simplement libre."

Pas faux. Étant donné qu'il ne s'était pas tourné vers Dieu, normalement il n'aurait pas dut être considéré comme un traitre, mais plutôt comme un renégat ou un truc du genre. Il avait voulu être libre, il l'était maintenant, mais les autres démons n'appréciaient pas cela. Déjà qu'en partant, Iago n'était pas apprécié d'eux autrefois. Quoiqu'il en soit, Myriam, elle, était bien dans la vie qu'elle avait choisie. Elle avait une vie à elle et elle participait à la guerre. Tant qu'elle pouvait avoir les deux, elle ne se plaindrait pas. Évidemment, si un jour elle finissait par devoir se concentrer que sur la guerre, peut-être qu'elle aussi serait tenté de s'éclipser et de devenir libre...

- "Qu'en penses-tu Myriam? Suis-je condamnable? Tu sais beaucoup de choses sur moi désormais et tu es en très bon termes avec Satan... Que vas-tu faire de ces informations à mon sujet?"

Devait-elle le lui dire? Lui dire ce qu'elle pensait de tout cela? Elle pouvait voir dans son regard qu'il se demandait si elle allait le trahir et aller dire à Satan qu'elle avait retrouvé Iago. Pourtant, Satan n'en avait rien à faire de lui, les démons qui pourchassaient Iago le faisait parce qu'ils le voulaient, pas parce que c'était Satan qui leur en avait donné l'ordre. Après un moment, Myrie reprit une gorgée de vin et répondit à Iago.

- Pour l'humain, c'est une longue histoire, disons simplement que ces dernières semaines, j'ai beaucoup changé, trop sans doute. Pour tout ce que tu viens de me dire, je ne compte pas le révéler à quiconque. De toute façon, je doute que Satan soit à l'origine des démons qui t'attaquent. Toi et moi avons été très proche il y a longtemps, je fus, sans doute, celle qui te connaissait le mieux, et pourtant jamais Il ne m'a demandé quoique se soit à propos de toi.

Totale franchise, elle n'avait aucune raison de lui mentir. Elle le considérait encore comme un ami, même si le coté amant ne pouvait plus être là. Dommage d'ailleurs, car Iago était plutôt doué. Elle le regarda en souriant, puis parla de nouveau.

- Je suis vraiment contente de te revoir, mon beau Léandre. Tu m'as manqué toutes ses années. Je ne t'en veux pas d'être partit sans me prévenir, je comprends que tu n'ai voulu courir aucun risque, mais ca m'attriste que tu puisse penser que j'allais te trahir, après tout ce que nous avions vécus...

_________________

Directrice de la Salvare Schola ; Princesse des Ténèbres

«Je croyais que l'amour était une perte de temps,
Grâce à toi, je ne le pense plus maintenant.
Ensemble, nous apprendrons ce qu'est l'amour,
S'apprivoisant un peu plus à tous les jours.»

2 Roses: Merci Aaron Smile