Il était huit heures moins vingt quand Alice Riley se réveilla en pleures. Son rêve avait été horrible. Elle avait revécu son décès encore et encore. La brunette regardait de droite à gauche de sa chambre, craignant d’être de retour dans la bibliothèque où elle avait travaillé de son vivant. Habituellement, quand elle faisait ce genre de rêve, la demoiselle allait regarder la télévision jusqu’à ne plus tenir et s’endormir. Mais voilà que cette fois, elle avait besoin de plus. Riley avait besoin d’être rassuré et calmé. Elle voulait être dans les bras de quelqu’un, se sentir à l’abri de tout.

À midi, elle ne tenait plus en place; il fallait qu’elle sorte prendre l’air. Lilice se pressa d’aller se changer en tenu décontracté : un jean noir et chandail orange. Elle enfila une petite veste noire aux rayures rouges et bleues, mit ses souliers, prit sa bourse et barra la porte de son chez-soi. Elle n’avait pas vraiment d’endroit précis en tête, elle laissa donc tomber sa voiture et opta pour l’autobus.

Les cheveux d’Alice volaient dans la petite brise qui savait montrer dans le royaume des morts. Elle pensait sans cesse à sa mère qui était seule avec les vivants. Cela faisait déjà cinq ans que la jeune femme n’avait pas eu de nouvelles de sa maternelle et cela l’attristait beaucoup. Elle aimerait bien recevoir et lui donner de ses nouvelles. Lui dire qu’elle travaillait au cinéma, qu’elle chérissait le rêve d’un jour ouvrir sa librairie et qu’elle avait maintenant un homme dans sa vie. Hey oui, la belle Alice Riley avait un copain depuis peu. Jared qui s’appelait. Un bel homme aux cheveux poivres et sels, bâtit et bien dans sa peau. En plus d’être mécanicien, l’homme était aussi faucheur. Bien qu’il est des ‘’ sautes d’humeurs ‘’, Il était attachant et sympathique.

Voilà qu’Ali attendait l’autobus depuis une bonne dizaine de minutes. Avant de sortir de sa maison, elle avait oublié de regarder l’heure de l’arrêt de l’autobus. Comme si c’était par magie, le bus du Skyline se pointa enfin. Riley y monta, paya sa place et…Il y en avait du monde! La demoiselle remarqua un siège libre près d’une rouquine. Cette dernière lui disait quelque chose. Était-ce une serveuse du Devils Tail?

Est-ce que cette place est prise?

Tout ce que remarqua la rouquine en ouvrant lentement les yeux fut ; 12:00 marqué de rouge, clignotant sur son réveille-matin qui n’avait visiblement pas sonnée deux heures auparavant. QUOI ?! S’écria alors la belle rousse tout en poussant d’un bon les couvertes qui l’ensevelissaient chaudement. Mais merde ! S’exprima à nouveau la récente propriétaire du Devil’s Tail, nouvellement reconstruit. Holly s’empressa donc de se bouger, mettre les deux jambes d’un seul et unique coup au sol, se gelant les orteils contre le plancher froid de sa chambre à coucher plongée dans la pénombre. Leslee… s’interrogea mentalement la jeune mère tout en ouvrant rapidement sa porte préalablement fermé pour lui procurer un tantinet peu d’intimité, seulement aucun son ne provenait du reste de l’appartement… Soucieuse, la rouquine se laissa choir sur son matelas bien dur pour finalement enfiler une paire de bas qu’elle trouva sur sa commode principale. Lee ? S’exclama la jeune femme tout en s’approchant de la salle à manger pour y jeter un coup d’œil circulaire ; pas de mini rousse… Elle rebroussa donc chemin puis entra dans la petite chambre teinté de rose bonbon. C’était le calme plat, pas même un son ne s’échappait du logement de la nouvelle gérante du bar. Mais qu’est ce… Holly fronça les sourcils ; où était-elle passée encore ? Puis un sentiment de panique s’envouta en elle, avait-elle réussit à ouvrir la porte de l’entrée ? Si c’était le cas, peut-être était-elle en danger ? Complètement paranoïaque, Mai s’élança, pour ne pas dire jeta contre la porte de bois qui lui servait d’seuil ; le loquet était toujours présent, aucune marque d’infraction ne lui sautait aux yeux… pourtant Leslee manquait toujours à l’appel et cela agaçait franchement la rouquine encore endormi, mais nerveuse… Seulement enfin quelque chose lui sauta en plein visage ; une feuille replier sur elle-même apparaissait sur le comptoir lunch de la salle à manger. Quelque peu décontractée Hol s’y approcha, l’agrippa et en lu rapidement le contenu ; Reposez-vous, Leslee est à la maison, signé Mme Connely. Holly soupira ; Putain, tout ce qu’elle veut c’est mon argent, ouais ! Simplement elle fut contente de ne pas avoir à aller la supplier de la prendre sous son aile alors qu’elle était visiblement en retard pour le boulot. Retard… merde ! Songea la rouquine qui oubliait carrément qu’elle avait déjà pratiquement deux heures de retard.
Telle une athlète, Westley accouru à sa chambre puis s’empara d’un jean qui trainait sur le coin de son lit, l’enfila à toute vitesse, frôlant de près une chute suite à un manque d’équilibre. Elle fit ensuite de même avec un t-shirt blanc qui abritait le rebord de sa fenêtre depuis plusieurs jours, mais qui sentait toujours frais ; depuis l’arrivée de Leslee, le ménage en avait pris un coup, seulement elle se félicitait de ne pas être devenue aussi bordélique que son idiot de petit ami qu’elle s’apprêtait à téléphoner. Nerveusement elle empoigna son téléphone cellulaire, composa le numéro du brunet puis actionna la cafetière alors que les sonneries résonnaient dans son oreille droite. Jayden, ouais excuses moi, la voisine n’a pas cru bon de me réveiller…ouais ouais j’arrive ! S’expliqua alors la femme tout en replissant son bug du liquide chaud qui venait de couler dans le bocal de vitre. Enfin elle raccrocha son appareil puis se dirigea vers le salon où elle fouilla le canapé afin de retrouver ses clés, objets drôlement amusant pour la mini-rousse qui avait un plaisir fou à les lui cacher. Une fois les pièces de métal en main, la rouquine se projeta à la porte pour ensuite refermer aussi rapidement qu’elle avait ouvert.

Non, non nonnnn… Se répétait alors la jeune femme tout en courant vers l’arrêt de bus qui arrivait au loin, heureusement Holly eut le souffle et le temps de s’y rendre avant qu’elle ne reparte aussitôt. Soulagée la rousse s’appropria une place, puis soupira énergétiquement. Sa journée avait mal commencée… à quoi ressemblerait sa soirée ? Franchement elle se le demandait, seulement quelqu’un vint la tirer de ses pensées ; heuu, oui va s’y. Dit-elle machinalement tout en retirant son sac à main de sur le seul siège libre de tout l’autobus. Ce n’est que par la suite, une fois la jeune femme assise à ses côtés qu’une cloche résonna enfin; Holly connaissait ce visage.

La dévisageant sans gêne, Holly Mai fronça les sourcils. Bingo ; elle savait pourquoi se visage lui était familier, devait-elle l’aborder ou simplement laisser passer ? Seulement elle eut l’envie soudaine de se défouler un peu, il y a avait longtemps qu’elle n’avait pas eu la chance de se laisser aller un peu, avec Lee s’était impossible. C’est toi qu’j’ai vu avec ce Jared au show de «The flames», pas vrai ? S’étonna alors la rousse tout en tournant délicatement sa tête en direction de la brunette, attendant inévitablement une réponse positive de sa part; elle était certaine de reconnaître ce visage, elle était si jeune et lui si… Holly ne savait comment décrire Red, il était tellement egocentrique et… blasé.

Alice attendit l’acquiescement de la part de la rouquine avant de prendre possession du seul siège libre de l’autobus. Une fois qu’elle l’obtenu, la demoiselle prit place. Elle ne savait pas trop quand allait être son arrêt, mais cela lui importait peu. Tout ce qu’elle voulait, c’était de fuir ce rêve cauchemardesque. De plus, la jeune femme à ses côtés lui disait quelque chose. Peut-être l’avait-elle rencontre lors de ses emplettes, ou bien lorsque la brunette travaillait au cinéma ? Tout à coup, un flash lui vient à l’esprit. Lors du spectacle du groupe « The Flammes », la rouquine avait servi l’alcool à Lilice et Jared. En parlant de lui, la demoiselle assit aux côté de Riley mentionna le faucheur. Voilà qu’elle reconnaissait la New-Yorkaise grâce à l’homme. Cette dernière rougissait en une seconde, se créant une petite gêne.

Ouais c’est moi.

Alice ne pouvait s’empêcher de sourire à pleine dent à la seule pensée de Lee. Leur rencontre au bar du Devils Tail avait été…horrible?! C’était le point de vue de la demoiselle. Cette dernière, comme une idiote, avait renversé son verre d’alcool sur son chandail. Ainsi, elle avait été trempé et elle s’avait sentit si ridicule qu’elle fuiait le regard du ténébreux. Mais leur deuxième rencontre ne fut pas exceptionnel. Jared n’avait pas mentionné à la jolie jeune femme qu’il n’avait pas manger depuis trois jours. Il s’était évanouit à plusieurs reprise, créant de l’angoisse chez Riley. Mais la fin fut magique. Quand leurs lèvres se touchèrent, cela avait créé un sentiment indéchiffrable.

…Et toi, tu es une des serveuses du Devils ?

Bingo ! Cria mentalement la rouquine, totalement fière de son coup. Sincèrement elle ne savait pas ce qu’elle lui trouvait, en fait elle ne savait pas s’ils continuaient de se voir, mais si c’était le cas, Holly trouvait cela franchement bizarre. Évidemment elle n’avait pas côtoyé bien souvent le faucheur, mais bien assez pour en déduire qu’elle ne l’appréciait pas des tonnes; dire qu’il s’était lié d’une amitié solide avec Jayden, son petit copain, cela lui donnait la nausée, heureusement qu’il n’était pas du genre à se pointer au bar à tout moment de la journée, Holly Mai aurait été incapable de se concentrer avec un mec aussi sinistre à ses côtés.

Toujours aussi ironique la rouquine replongea son doux visage vers la fenêtre du bus qui avançait à pas de tortue. Mouais c’était bien moi. Fini par avouer Westley à la question retour de la jeune brunette ; Maintenant associé depuis la fameuse destruction, c’est s’qui arrive quand tu payes les dépenses de ton chum apparemment ! Ajouta enfin la rouquine tout en riant doucement. Dire qu’elle avait tenté d’aider, elle n’avait jamais songé une seconde à se retrouver gérante de la bâtisse, simplement depuis qu’elle avait investi son précieux argent, il fallait l’avouer, la relation entre elle et Jay ne faisait que s’améliorer, non pas que l’argent était le point culminant de leur relation, simplement les deux êtres avaient retrouvés une certaine confiance l’un envers l’autres, ce qui était apparemment suffisant pour le moment.

T’es toujours avec ce cinglé ? Posa finalement et très directement la rousse de service à la jeune femme se trouvant à sa gauche. Elle trouverait le voyage atrocement long si Holly Mai se mettait à baratiner sur son cas, seulement la rouquine trouvait cela marrant justement, elle ne pouvait rater ça pour rien au monde et s’il fallait qu’elle se crée une ennemie rien que pour avoir quelques minutes de plaisir, caslastienne, elle en profiterait au max ! Bah quoi, il fallait bien en profiter de temps en temps, non ? Surtout lors de journée aussi merdique que l’avait été son avant-midi…

Puis, attendant certainement une réponse pour continuer à pousser le bouchon, Westley se retourna à nouveau vers la jeune femme timide pour la dévisager tranquillement, elle ne semblait pas du genre à se mettre à crier à tue-tête en plein bus, mais parfois il fallait se méfier des gens, les apparences étaient plus souvent qu’autrement trompeuses.

Ha! Alice venait d’avoir la confirmation. La rouquine, assise au côté de Riley, était bel et bien l’une des serveuses du Devils Tail. De plus, depuis cette fameuse soirée, où le bar avait prit feu, la femme était devenu associé. Elle avait donné de l’argent au propriétaire, qui s’avérait être son petit ami, et depuis elle était ‘’ copropriétaire ‘’. Lilice pensait souvent à ce soir fatidique où plusieurs y ont trouvé la mort pour une deuxième fois. La demoiselle n’avait fait guère lors de l’incendie. Elle avait sortit de l’endroit en compagnie de Jared, quelques personnes qu’elle ne connaissait pas et de la femme assise à ses côtés.

La question de la femme provoqua un pincement au cœur chez la New-Yorkaise. « T’es toujours avec ce cinglé ? » Red, cinglé ! D’accord, Ali avouait qu’il avait un côté…comment dire…froid. Il n’était pas très bavard, il préférait sa moto, n’aimait pas vraiment être en contact avec son rouquin de frère, et il en avait beaucoup d’autres. Mais il n’était pas cinglé. Il était à l’écoute d’Alice, bien qu’il n’utilisait pas vraiment les mots : ‘’ petite amie ‘’ ‘’ copine ‘’ ou bien ‘’ couple ‘’. Lee était un bon petit ami. Malgré leurs différences, Riley et Zachary s’entendaient super bien.

Ce cinglé, comme tu dis, est un chic type. Et oui, je suis avec lui.

La brune n’était pas le genre de personne à s’emporter ou de crier à tue tête à quelqu’un de se la fermer. Mais quand cela devenait trop pour elle, la jeune je femme se laissait aller. En ce moment, elle se contrôlait pour ne pas lui crier ce qu’elle avait sur le cœur. Peut-être qu’à la prochaine remarque, elle s’emporterait. On ne sait jamais…

D’accord, d’accord. Répéta la rouquine à son interlocuteur qui jurait que par dieu que son petit ami n’était pas cinglé…en tout cas ce ne serait pas ce qui ferait changer d’avis le belle rouquine qui porta sa tasse de café à sa bouche pour en prendre une bonne gorgée. Évidemment elle n’en croyait pas un traitre mot, ce ‘’chic’’ type lui donnait des frissons dans le dos, il ne semblait pas du tout normal, tout comme son frère d’ailleurs qu’elle trouvait tout aussi louche; elle n’imaginait pas les parents rendu à un tel point ce devait être de famille… Holly prit finalement une seconde gorgée du liquide chaud et onctueux pour ensuite déposer son thermos entre ses deux cuises, le tenant toujours d’une main. Et t’es pas un peu jeune pour fréquenter un homme de s’genre ? Questionna enfin la rousse tout en fronçant un sourcil ; il était évident que Jared frôlait la quarantaine alors que la brunette qui se trouvait à ses côtés ne dépassait pas la trentaine…d’apparences du moins, il était vrai que sur Skyline les apparences étaient réellement trompeuses avec l’arrêt du développement du corps humains… tout de même, elle ne comprenait pas comment une aussi jolie fille pouvait ‘’flasher’’ sur un homme qui pourrait incarner sans problème son paternel, c’était carrément dégueulasse!

Évidemment elle s’attendait à une réponse plus ou moins brute et négative de la part de son interlocutrice, mais elle n’en avait rien à faire, si elle n’appréciait pas leur conversation la jeune brunette n’aurait qu’à se lever et à s’accrocher à un de ces poteaux pleins de germes, comme tout le monde. Un immense sourire se dessina sur les lèvres de la jeune mère ; ahh que cela faisait du bien de se défouler un peu, il s’était écroulé combien d’année avant qu’elle n’ose dire réellement ce qu’elle pense depuis son décès? Bon d’accord pas beaucoup, mais pour chercher les ennuies comme elle le faisait présentement, trop longtemps!
En tout cas j’serais pas surprise si un jour tu disparais de la surface de Skyline… un bon côté pour tous ces tueurs ; ça ne laisse aucune traces ! C’était plutôt effrayant, mais vrai. Si quelqu’un avait le malin plaisir de tuer, il pouvait le faire en toute liberté, personne ne chercherait à le stopper puisque les corps s’envolaient comme de la poussière ; pas de preuves, pas de meurtres, non ? En tout cas c’était de cette façon qu’Holly, qui porta à nouveau sa grande tasse en Stainless, voyait les choses… un parfait petit paradis pour les futurs Dexter en série.

La brunette ne s’avait pas trop le pourquoi que la rouquine, assise à ses côtés, ne la laissait pas tranquille. Alice essayait de…de défendre son petit ami. La rouquine n’arrêtait pas de faire des visages dégoûtés à l’idée de constater que le faucheur et Lilice soient ensemble. Mais qu’avait-elle envers Jared pour ne pas l’apprécier à un point elle qu’elle s’en prendre à la New-Yorkaise ? Bien que l’homme est des côtés…comment dire…des côtés à corriger, il pouvait être compréhensif et attachant. Il fallait bien le connaître pour ne pas s’arrêter à son côté froid. Riley avait passé ce stade dès la première fois qu’il s’était rencontré. Mais la rouquine n’avait pas à agir ainsi envers la brunette. Et voilà que l’âge revenait. Pourquoi diable fallait-il toujours remettre leur âge en question ? pensa Ali. Plusieurs personnes mettaient leur âge sur la table et Alice en avait assez. Même avec Lee elle avait été claire sur ce point. La jeune femme savait bien que son copain atteignait presque la quarantaine, mais cela l’importait peu. Ce qui comptait pour elle, c’était l’amour et non que l’homme puisse jouer son père.

J’dois vraiment te répondre ?

Alice ne voulait pas parler avec cette femme. Elle se croit supérieure à moi ou quoi ? pensa la jeune demoiselle. La rouquine avait du culot de poser de t’elle questions. Non, elle n’était pas trop jeune pour fréquenter le faucheur. Bien que plusieurs n’acceptaient pas qu’ils soient ensembles, Lilice s’en fichait royalement. Que ces gens pensent ce qu’ils veulent, elle n’allait pas être malheureuse pour plaire aux autres. Ça, pas question. Et voilà que la rouquine parlait qu’elle ne serait pas surprise de voir la brunette disparaître, mais aussi que le royaume des morts était un bon côté pour les tueurs.

Mais t’es folle !

Elle ne comprenait pas vraiment où la femme voulait en venir, mais là, elle commençait à avoir peur.

À nouveau un immense sourire s’étampa sur le doux visage de la rouquine; oui, elle était folle, simplement pas aussi folle que pouvait sembler l’être son petit copain chéri. Oui, elle était et resterait un peu fofolle, légèrement dynamique et trop souriante pour certains morts, simplement elle aimait sa vie de cadavre et rien ne pouvait la faire changer, c’était comme si elle trouvait cela revitalisant d’effrayer ou de critiquer alors que personne n’y pouvait rien; et puis si quelqu’un finissait par se tanner, bang un nouveau décès pour ensuite recommencer la vie à zéro, c’était pas si cruel lorsque tu connaissais la chance qu’il y avait ensuite… bref, la rouquine jeta un bref regard vers l’extérieur, regardant défiler le paysage animé à travers la vitre givré de l’autobus bondé…

Non mais… reprit-elle après avoir pris une pause de quelques minutes, pour boire et reboire encore et encore à travers son thermos qui se vidait à vue d’œil ; merde il lui en faudrait un nouveau, beaucoup plus grand cette fois… quoi qu’elle devrait plutôt investir dans un percolateur portatif afin de toujours en avoir à porter de main; comme ce type qu’elle voyait toujours dans la boutique voisine du Devil’s… le chanceux n’avait qu’à mettre de l’eau et des grains de cafés et puis POP cinq minutes plus tard son liquide noir était fin prêt, que de bonheur, non ? Enfin bon, Holly continua ses dires, divaguant sur tout et n’importe quoi pour passer le temps. Sérieusement, tu l’aimes ? Questionna enfin la grande rousse tout en fronçant les sourcils d’interrogation. C’est l’amour, le vrai ? Ajouta finalement Westley, parodiant une bonne fée marraine de sa voix et de sa gestuelle. Sincèrement cette brunette finirait par peter un câble à force de se faire agacer comme le faisait si bien la rousse depuis dix bonnes minutes… mais entre nous, il fallait l’avouer, ça l’amusait encore plus…

Alice venait, à l’instant même, de traité la rouquine de folle. Oui, elle trouvait cette femme quelque peu cinglé. Cette dernière ne finissait plus de poser des questions les unes après les autres, sans vraiment se présenter. Bien que les deux âmes se soient rencontré au Devil’s Tail (rectification ; elles se sont croisé au bar) Riley hésitait à lui répondre. Toutes les questions de la copropriétaire abordaient Jared Zachary Lee. C’était quand même le copain de la brunette, et du fait même, sa vie personnelle, ses sentiments. Lilice ne faisait pas trop confiance à la jeune femme assise à sa gauche, mais en même temps, elle paraissait d’une femme gentille malgré son fort caractère. Elle est curieuse celle-là, se dit la new-yorkaise d’origine italienne. Malgré sa réticence envers la rouquine, Riley lui répondit, regardant vers le bas.

Oui je l’aime. Nous somme différents, j’avoue, mais je suis totalement attiré par lui. Son corps battit tout contre le mien et…

La demoiselle arrêta de parler, sentant ses joues rougirent de honte. Cette honte ne venait pas de son copain, mis plutôt de ses paroles. Elle avait commencé à divulguer ses pensés à voix haute. Elle entendit un petit rire provenant de sa gauche ; la rouquine. Alors là, Alice venait de se ridiculiser totalement. C’était à son tour de poser une question, elle lui devait bien ça, non ?

Je n’ai qu’une question pour toi (pour l’instant, pensa Alice). C’est quoi ton problème avec Lee ? J’peux savoir ?

La new-yorkaise ne serait pas fâché de savoir l’histoire. La rouquine n’avait cessé d’être dégoûtée à la seule pensée du faucheur. Alice avait droit à sa réponse, et elle y tenait.

Évidemment elle s’attendait à se faire dire quelque chose de la sorte, il était évident que la jeune femme aimait l’homme avait qui elle était simplement Holly ne pouvait comprendre comment une jeune femme aussi jolie pouvait tomber sous le charme d’un homme des cavernes aussi blasé que ce Jared… elle hocha la tête alors que cette Alice racontait, qu’en fait ils étaient différents, ce que comprenait parfaitement la rouquine, simplement la brunette s’aventura vers une pente très glissante, blatérant sans scrupule la sensation que lui procurait le corps de l’homme contre le sien, cette image fit bien rire la rouquine qui ne put s’empêcher de commenter ces dernières paroles ; oulah ça doit être chaud chez vous! Évidemment ces paroles mirent la brunette dans une gêne imminente, mais ce fit bien marrer la rouquine qui continua ses paroles en l’air ; j’avoue qu’il doit être assez sexy, si tu lui enlèves l’épaisse couche de graisse qui recouvre son ventre de quarantenaire ! Enfin bref elle ne connaissait pas son véritable âge, mais elle se doutait qu’il ne faisait plus parti désormais de sa tranche d’âge, c’était plus qu’évident. Quoi que ses bras tatoués…hmm… Dit sans scrupule la rousse, portant à nouveau sa tasse de café tiède à ses lèvres humides. Elle avait toujours été attirée par les hommes bien bâtis et surtout par ceux qui abordaient l’art corporel comme le perçage, encore plus lorsqu’il était question de tattoo comme ce Jared, qu’elle ne pouvait cependant pas sentir.

Ses commentaires allaient probablement éveiller des envies de tueries chez la brunette, cependant Holly s’en fichait, elle trouvait cela bien plus amusant comme ça! Simplement son trajet tirait à sa fin, elle entrevoyait la rue sur laquelle elle devait débarquer, mais elle se devait avant de quitter, de répondre à son interlocutrice…après tout elle lui avait posé une dizaine de questions et elle avait répond sans broncher, c’était à son tour maintenant.
Franchement ? J’en ai pas la moindre idée, il m’agace c’est tout…son côté silencieux et mystérieux me fou la chair de poule et j’t’avoue que son rôle de faucheur n’arrange en rien l’impression que j’ai de lui. Avait-elle été assez franche? Peut-être bien… et puis il semble si obsédé par sa moto, non mais il exagère, elle porte même un prénom, faut être tarré, non? Puis elle retrouva son sourire machinalement; en tout cas c’n’est pas moi qui tolérerait ça laisse-moi te dire! Non, Holly devait contrôler les reines et se devait d’être l’attraction, pas de place pour les engins de ce genre, encore moins si elles devaient porter des noms…ouf pas du tout non!

Maintenant excuses moi, j’ai du boulot qui m’attend! Dit-elle, attrapant son gobelet puis se leva lentement pour ensuite peser sur la corde jaune qui émit un bruit à l’avant, signalant au chauffeur qu’un passager devait descendre.