[FB] La mort n'est qu'un état d'âme. SANDY & HELEN

La mort n'est qu'un état d'âme
♣ Sandy J. Catalano & Helen Cosovic

2009,

On avait pour coutume de voir la mort comme le dernier instant de la vie. C'était aussi vrai que faux. Ce n'était rien de plus qu'un point de passage, un transfert pour une autre vie. Mais quelle vie, si personne n'était là pour vous tenir compagnie … Il est des fois où, bien évidemment, rien ne paraît mieux que la mort mais, pas ici, pas maintenant ! Sa vie venait enfin de prendre un sens. Non, s'en était presque injuste ! Helen ne se remettait pas de cet état de fait. Elle s'y était habituée certes, elle le devait mais cela ne l'empêchait pas de vouloir revoir … quoi … la Terre ? Le monde réel ? Le monde vivant ? Elle ne savait comment le nommer. Elle voulait juste y retourner. Le revoir, lui.
La mort était si inattendue. Enfin, elle le serait que cela ne changerait pas grand chose ! Il y a toujours des choses que l'on aurait aimé fait, aimé dire et qui, finalement, ne seront pas exécuté. Des regrets, c'est ce qui ressortait sans doute le plus. Mais qui regrette s'apitoie ! La jeune femme ne le voulait pas. La détermination de son regard ne laissait aucune place à la discussion. Le tunnel était devant ses yeux. Toujours aussi lumineux que dans son souvenir. Souvenir ? C'était il y a tout juste quelques jours ! Le temps lui semblait donc si long ? Soupirant bruyamment, Helen s'avança fébrilement dans le tunnel. Si son coeur ne lui faisait pas défaut comme le jour de sa mort, elle aurait pu jurer qu'il faisait de grands bonds au fin fond de sa poitrine. L'émotion lui coupait la respiration. La brune appréhendait presque de revoir son visage. Pourrait-il la voir, la sentir ? On lui avait bien dit que non mais cela ne lui empêchait pas d'espérer. Lui parler, c'était sans doute ce qu'elle voulait le plus. Durant toutes ces années de vie où ils avaient été séparés, seules les conversations demeuraient et c'est certainement la seule chose de valeur qu'ils pouvaient faire ensemble. Ce n'était donc pas d'autre chose qu'Helen avait besoin mais hélas, cela restait un doux rêve … ou un cauchemar. Le pire cauchemar imaginable. Passant d'un état d'euphorie totale à un profond abattement, la jeune femme ralentit son pas. Elle les dénombra même. Sa tête déclinait vers le bas, ses bras se balançaient sans vraiment en avoir conscience, ses yeux s'humidifiaient peu à peu. Maudite sensibilité ! Que n'aurait-elle pas donner pour ne plus rien ressentir tout comme elle ne vivait plus ! Mais c'était plus fort qu'elle, Cal lui manquait et elle irait le revoir.
Décidément, la jeune femme ne parvenait pas à se décider. Levant les yeux au ciel, fataliste, Helen continua sa lente marche jusqu'à percevoir un bruit, non loin. Clignant des yeux plusieurs fois, cherchant à mieux voir, la brune regarda autour d'elle. Rien, tout juste des bruissements. Si le tunnel paraissait sans fin, il était facilement imaginable que d'autres y soient à l'instant et qu'ils n'apparaissent pas aux yeux d'Helen. Des bruits de pas se firent alors entendre. Quelqu'un venait. Un mort à en juger par la provenance du son. Son regard scruta l'horizon jusqu'à voir apparaître une ombre, une jeune personne. Une jeune femme pour être plus exacte. D'une douce pâleur, elle marchait droit devant elle. Helen devait-elle l'interpeller ou la laisser passer ? Elle avait plus que tout envie de revoir les vivants mais ne fallait-il pas songer à sa mort et à sa nouvelle vie ? L'hésitation était là, une double hésitation sans doute. Reculer ou avancer ? Une question presque douloureuse. Elle retarderait sans doute l'instant.
- Bonjour ! Furent les seules mots qu'elle trouva. Bientôt elle irait voir Cal mais la peur la poussait à agir autrement.

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« In the end it's worthwhile »

The world seems not the same, though I know nothing has changed. It's all my state of mind, I can't leave it all behind. I have to stand up to be stronger. I have to try to break free from the thoughts in my mind. Use the time that I have. Have to make it right. Have to fight, cause I know that the pain that I feel slowly fades away. It will be alright.

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Helen & Sandy
« La mort n'est qu'un état d'âme »

Spoiler:

Se balancer dans le jardin
Piler dans ta voiture rapide
Siffler mon nom

Ouvrir une bière
Me dire de venir ici
Et jouer au jeu des vidéos

Je suis dans sa robe d'été préférée
Il me regarde me déshabiller
Prends ce corps en son centre

Je dis que tu es le meilleur
Je me penche pour un long baiser
Je mets son parfum préféré

Allons jouer au jeu des vidéos

C'est toi, c'est toi, tout ça c'est pour toi
Tout ce que je fais
Je te le dis tout le temps
Le paradis est sur Terre avec toi
Dis-moi tout ce que tu veux faire
J'ai entendu dire que tu aimais les mauvaises filles
Chéri, c'est bien vrai ?
C'est mieux que tout ce que j'ai connu
On dit que le monde est fait pour deux
Il ne sert de vivre que si quelqu'un vous aime
Chéri, toi c'est le cas

Chanter dans les vieux bars
S'entendre avec les anciennes stars
Vivre pour la célébrité

S'embrasser dans le bleu sombre
Jouer au billard et aux fléchettes
Les jeux des vidéos

Il me serre dans ses gros bras
Ivre et je vois des étoiles
Je ne pense qu'à cela

Regarder tous nos amis tomber
Dedans et dehors Old Paul's
Voilà ma vision du plaisir
Jouer au jeu des vidéos

C'est toi, c'est toi, tout ça c'est pour toi
Tout ce que je fais
Je te le dis tout le temps
Le paradis est sur Terre avec toi
Dis-moi tout ce que tu veux faire
J'ai entendu dire que tu aimais les mauvaises filles
Chéri, c'est bien vrai ?
C'est mieux que tout ce que j'ai connu
On dit que le monde est fait pour deux
Il ne sert de vivre que si quelqu'un vous aime
Chéri, toi c'est le cas

C'est toi, c'est toi, tout ça c'est pour toi
Tout ce que je fais
Je te le dis tout le temps
Le paradis est sur Terre avec toi
Dis-moi tout ce que tu veux faire
J'ai entendu dire que tu aimais les mauvaises filles
Chéri, c'est bien vrai ?
C'est mieux que tout ce que j'ai connu
On dit que le monde est fait pour deux
Il ne sert de vivre que si quelqu'un vous aime
Chéri, toi c'est le cas

Je suis morte. Encore et toujours, Sandy Catalano. Comment pourrait-il en être autrement ? Dis moi.
La jeune femme décédée à dix-neuf ferma les yeux. La fatalité. Il fallait accepter la fatalité pour avancer, continuer de vivre. … Enfin, plus ou moins. Cela faisait huit ans. Huit années qu'elle vivait dans la mort. Comme si cela était facile de vivre loin de tous les siens ! Mais heureusement, Elliott est là. Elliott, la seule réelle chose qui lui reste de lui. A part les souvenirs bien sûr. Frank.
Frank. Se promener main dans la main avec lui. Lui voler ses bonbons. Se reposer dans ses bras. S'endormir près de lui. Vérifier les textos de son portable. Lui ébouriffer ses cheveux. Et puis le voir sourire … Et puis se séparer de lui. Visualiser son visage une dernière fois avant de perdre la vie.
Frank … C'est uniquement pour le voir lui qu'elle marche dans ce long tunnel qu'elle commence à bien connaître depuis le temps. Elle a été voir son père bien sûr, mais l'amour de votre vie reste l'amour de votre vie, même à travers la mort, même à travers la séparation. L'amour s'amplifie même. Mais cependant, cela fait trois ans qu'elle ne le voit plus. Sandy a beau chercher dans toute cette ville où personne ne la voit errer, elle a beau squatter l'appartement où tous deux vivaient, rien. Il n'est nul part. L'appartement est même maintenant habité par un jeune couple. Elle va avoir un bébé, il ne le sait pas encore. Il est très amoureux d'elle. Ils sont beaux.
Sandy ne peut se résoudre à croire que Frank puisse être parti loin de cette ville où tous deux ont vécu de magnifiques moments. Et elle ne peut pas se résoudre non plus à croire qu'il puisse être … mort. Elle l'aurait su. Obligatoirement, non ?
Après tout, il est peut-être parti ? La dernière fois qu'elle l'a vu, il commençait à percer dans la musique, alors oui, pourquoi pas ? Pourquoi ne serait-il pas parti pour débuter une autre vie, recommencer sans elle ? Après tout, tout le monde fait ça, non ? Aller de l'avant ? Tout le monde, oui. Mais pas Sandy. Elle n'y arrive pas.

Alors oui, elle marche, droit devant, la tête haute. Elle veut le croiser. Elle en a besoin. Ce besoin s'intensifie lorsqu'elle croise le regard de son fils de sept ans ; il ressemble tellement à son père. Son sourire, ses yeux … Sa gentillesse. Elle fonce dans ce tunnel, résignée à le croiser. Le voir. Le voir marcher, sourire ...
Il lui manque. Chaque jour. Sandy a beau se convaincre que sa nouvelle vie vaut le coup, mais sans Frank, qu'y a t-il vraiment d'important ? Vous imaginez, vous, une vie sans amour ? …
Pas Sandy Catalano.

- Bonjour !

Elle releva le menton. Elle avait totalement oublié le monde qui l'entourait, et voilà qu'une femme venait de la saluer, ici même, dans ce grand tunnel. Ce tunnel de la mort, comme Sandy aimait l'appeler. Elle examina la jeune femme. Une morte, bien sûr. Maintenant, Sandy arrivait à les reconnaître maintenant, depuis le temps. Elle semblait un peu perdue, arrêtée, là, dans ce grand tunnel. Un peu comme Sandy il y a quelques années. Elle lui fit un petit sourire presque gêné, puis un petit signe de la main.

- T'es pas … morte depuis longtemps toi ?

Sandy avait envie de rire tellement sa situation – leur situation à tous – était pathétique.
Bonjour, je m'appelle Sandy Catalano, et je suis morte.

La jeune femme avait paru étonnée à son mot. Sa présence n'avait pourtant rien d'étonnant ou alors si ? Peut-être était-ce pour une autre raison. Helen n'était pas très à l'aise, là, au milieu du tunnel. Sa mort, cela lui paraissait encore étrange. Tant de questions en suspend. Comment oublier la vie passée. Comment oublier qu'elle était seule ici. Les choses auraient certainement été plus simples s'il n'y avait pas eu Skyline. Si elle n'avait pas eu besoin de penser après être morte. C'était presque horrible de dire cela mais, la mélancolie ne faisait pas toujours de son esprit, un ciel clair. Seul Cal serait sûrement assez puissant pour faire réapparaître un soleil, éblouissant tout sur son passage mais, il n'était pas là. Était-ce l'ennui principal ? Elle ne souhaitait pas qu'il la rejoigne mais ne lui manquait-il pas ? Certainement. Mieux valait ne pas trop y penser alors qu'elle venait d'interpeller quelqu'un. Il lui fallait être entièrement à sa future conversation. Détaillant plus la personne qui lui faisait face, Helen n'eut aucun mal à déceler malgré son air doux, une dureté dû certainement à l'expérience. Peut-être saurait-elle alors conseiller la brune sur une marche à suivre ou simplement répondre aux questions qui assaillaient son esprit. La jeune femme ne savait plus trop ce qu'elle faisait là. Elle était perdue.
Répondant par un petit sourire à la jeune femme qui venait de faire de même, Helen espéra ne pas l'avoir dérangée dans ses pensées et dans son activité, à savoir, marcher. La jeune personne en face d'elle lui fit un petit signe et entreprit d'engager à son tour, la conversation. Morte. De la bouche d'une autre, ce mot prenait un autre sens. Mais oui, son interlocutrice tenait le bon fil. Il lui fallait croire que les « jeunes » morts étaient prévisibles et repérables. Une attitude commune à tous, sans doute. Elle grimaça un peu devant la réponse qu'elle s'apprêtait à fournir et ouvrit la bouche lentement, ne sachant que peu, ce qu'il fallait dire.
- Je crois bien oui. La réponse était légèrement obsolète mais que répondre ? Ce n'était pas tous les jours que l'on se présentait comme mort parce que, par définition, un mort … était mort. Il ne pouvait donc répondre. Cette situation pouvait donc apparaître étrange ou drôle, selon les personnes. Peut-être bien que son interlocutrice pensait la même chose car Helen crut discerner une lueur de sourire. Peut-être bien, que cela était tout autre chose. La brune ne pouvait vraiment savoir. Elle se sentait gênée, ne savait trop quoi dire. Pourtant, c'était elle qui l'avait interpellée, il lui fallait trouver quelque chose à dire.
- Je suis … désolée. Je ne voudrais pas vous déranger, c'est juste que … Que devait-elle dire au juste ? Les idées se perdaient avant même d'atteindre ses lèvres. Les mots mourraient sur le bout de sa langue.
- … je suis un peu … perdue. Elle était hésitante. Sa phrase avait fini en murmure. Elle n'était pas bien sûr que ce soit la juste réponse à fournir. Elle l'avait simplement dit sur un coup de tête.
Mais, après tout, n'était-elle pas perdue ? Perdue dans ce tunnel et plus généralement dans ce nouveau monde qui s'offrait à elle. Cal aurait pu être son point d'attache mais encore une fois, son absence se fit remarquer. Helen s'était pourtant persuadée de ne pas penser à lui maintenant. Pourquoi revenait-il toujours au galop dans la moindre de ses pensées ? Il faisait renaître une tristesse trop peu évacuée. Elle sourit à la jeune femme en face d'elle, donnant le change mais le cœur n'y était pas vraiment. La brune était en pleine bataille avec elle-même. La mort, ce n'était vraiment pas facile.

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Vous savez quoi ? Même si cela vous parait étrange, c'est dur d'être mort. Pourtant, vivante, Sandy Catalano n'avait aucune crainte par rapport à la mort. En fait, elle pensait juste que c'était le repos après la grande aventure qu'est la vie, qu'il suffirait juste de dormir profondément pour toujours.
Mais non. Parce que finalement c'est une nouvelle vie qui commence, mais une vie qui se rattache fatalement à celle d'avant. Et c'est ça le plus difficile. Et est-ce que après le Skyline, il y a encore autre chose ? Est-ce un cercle sans fin ? Est-ce qu'il faut toujours souffrir ? Est-ce ça finalement, la vie et la mort : souffrir indéfiniment ?
C'est pour toutes ces raisons que la jeune Sandy éprouvait de la compassion pour la femme qui lui faisait face. Elle était gênée. Gênée d'être morte surtout. Sandy l'était aussi au début. Et finalement, le temps passe et … apaise un peu le mal. Un peu. La réponse que venait de donner la jeune morte fit sourire Sandy. Elle se revoyait un peu, au moment de son arrivée, perdue, enceinte, livrée à elle même.

- Je suis un peu perdue.

Sandy aurait aimé lui répondre que tout le monde l'était. Comment vivre et évoluer sans les gens que l'on aime ? Comment ne pas penser à eux chaque jour ? Cependant, Sandy préféra répondre avec une pointe d'humour :

- Eh bien vois-tu, tu continues tout droit, et tu vas droit vers la vie.

Et elle regarda le bout du tunnel avec envie et peur à la fois. Puis elle regarda du côté opposé avant de soupirer :

- Et là bas c'est la mort. Mais toute façon t'as pas le choix, tu fais partie de ce monde maintenant.

Malheureusement. Personne n'avait été là pour leur laisser le choix. Ils étaient tous, absolument tous contraints d'être là. Après, au fil du temps, certains avaient finis par aimer cet endroit. Sandy fit un petit sourire gêné à la jeune femme, avant de reprendre sa route. Elle osa quand même lui demander :

- On fait un bout de chemin ensemble ?

Ca faisait longtemps que Sandy n'avait pas été aussi sociable et ouverte aux rencontres. Et d'habitude, elle parcourait toujours ce chemin seule, pour unique compagnie l'image de Frank dans son esprit torturé. Elle se félicita intérieurement, puis se présenta :

- Je m'appelle Sandy.

Et je suis seule. Et quand on est seule, on l'est pour toujours. C'est ce dont Sandy était persuadée. Elle aurait voulu crier au monde entier que rien ni personne ne pouvait la sauver et la faire sortir de cet enfer. Ni son fils, ni ses connaissances ; personne. Elle ignorait totalement pourquoi elle faisait l'effort de parler, de marcher, de manger, de respirer. Et pourtant, bien qu'elle veuille se le cacher, elle faisait tout cela parce qu'en elle résidait ce sentiment qui vous fait maître du monde entier : l'amour. De l'amour pour son fils, pour Frank, pour son père. Et d'un certain côté, elle continuait pour eux. Et elle savait notamment que Frank aurait voulu la voir heureuse et entourée d'amis. Ainsi, elle se retourna et souri à sa nouvelle connaissance.

Cette tristesse envahissante rappelait la mort … tout rappelait la mort. Pourtant, lorsque la jeune femme en face d'elle avait fait son apparition, elle était certaine de trouver une échappatoire à ce sentiment trouble. Et puis, se faire des connaissances n'était-il pas nécessaire dans ce nouvel univers. C'était un monde à part entière, il fallait bien quelqu'un à qui poser des questions, quelqu'un qui pourrait sans doute mieux lui expliquer que son, soit-disant, faucheur l'avait fait, ce à quoi rimait cette nouvelle chance. La personne en face d'elle avait tout de respectable et Helen aurait sûrement plaisir à parler avec elle mais, encore fallait-il que cela ne gêne pas l' inconnue.
Et dire qu'elle était morte … C'était étrange tout de même. Elle se sentait bien vivante. Un drôle de paradoxe ici encore. Réaliser cet état de fait serait dur. Comment se rendre compte de la mort si vous vous sentez bien vivant comment s'apercevoir que vous n'existez plus pour tant ou peu de personnes. Tout dépendait de ce qu'avait été la vie du mort. La concernant, peu de monde s'inquiéterait de sa disparition. Il n'y avait vraiment par grand monde qui pouvait se soucier d'elle et de son existence. Tout au plus trois personnes. C'était pitoyable mais en même temps, maintenant, elle pouvait oublier cela et se dire que c'était du passé, une nouvelle chance était là, autant ne pas la louper !
Et pour commencer sur de bonnes bases, un peu d'humour. La brune appréciait les plaisanteries et aimait sourire voire rigoler. C'était toujours bien mieux que de rester dans sa morosité et sa tristesse. La jeune femme en face d'elle avait bien compris cela, sans doute et lui expliquait le plus simplement du monde, les directions qui s'offrait à elle. Évidemment, citer la mort en elle-même ramenait à un certain aspect de la réalité. Même la jeune blonde semblait touchée par cette … mort. Cela pouvait peut-être montrer que l'on s'habituait à la mort mais, par forcément que l'on y prenait goût. C'était tout de même changer du tout au tout et, le changement n'était jamais simple. Certains devait mieux s'en accommoder que d'autres, la blondinette restait sans doute dans un juste milieu.
Reprenant sa marche, la jeune femme lui proposa de faire quelques pas ensemble. Pourquoi pas ? Elle paraissait plutôt gentille et un peu de compagnie n'était jamais mauvais. De plus, la demoiselle pourrait fort bien lui apprendre quelques ficelles de « morts ».
- Volontiers. Helen lui sourit non sans mal et rejoignit la jeune femme qui, elle l'apprit à l'instant, se nommait Sandy.
- C'est un plaisir de vous rencontrer Sandy. Je m'appelle Helen. Autant commencer tout de suite par les présentations d'usage, elles pourraient sans doute mieux communiquer. Un instant dans leurs pensées, les jeunes femmes finirent par sourire continuant une marche entamée plus tôt.
Toutes deux se dirigeaient vers le bout du tunnel. Le premier, celui qui menait à la vie. Elles ne faisaient pourtant plus parties de ce monde. Mais bien sûr, quand les êtres qui vous sont chers demeurent dans ce même monde, il est possible d'y passer pour les voir. Faible consolation. Ils ne pouvaient communiquer.
- Vous arrive-t-il souvent d'aller là-bas ? Elle entamait une conversation. Dans la mesure où elle ne savait pas vraiment quoi dire, la brune essayait dans savoir plus, peut-être. Aussi pointa-t-elle le bout du tunnel, la sortie vers la vie avant de regarder plus sérieusement sa nouvelle connaissance. Sa réponse donnerait sans doute le ton à la conversation.
- Pour moi, c'est bien la première fois. Je ne sais même pas comment est-ce que cela se passe. C'est … flou. Et inconnu surtout ! Helen pensait que donner sa situation pourrait mettre les choses au clair. Elle devait apparaître comme une novice mais qu'importe. On apprenait tous les jours !

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VERROUILLE ET ARCHIVE

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