[FB] Faut-il toujours surprendre si l'on veut avoir de l'attention ? RILEY & HELEN

Faut-il toujours surprendre si l'on veut avoir de l'attention ?
♣ Riley Thompson & Helen Cosovic

2009,

La rencontre des verres et du sol vibrait encore à ses oreilles comme un bourdonnement incessant. Ce regard sombre, ce corps convulsant, tout défilait devant ses yeux bruns brouillés. Elle ignorait réellement combien de temps cette situation avait duré, quelques minutes à peine ou bien avait-elle franchi l’heure ? Ces coups répétés, ces paroles crachés à l’intention d'un interlocuteur imaginaire afin qu’il comprenne mieux la haine, la colère qui l’habitait. Comment toute cette rage avait-elle pu s’échapper de ce corps pourtant maitrisé autrefois ? Cette question demeurait encore floue à son esprit. L’important était là : il avait vaincu. Nulle blessure à déplorer, nulle erreur qui ne serait réellement regretté mais la satisfaction d’une colère refoulée, enfin. Un grondement sourd qui faisait des yeux de la jeune femme un océan de larmes contenus. Elle rigolerait bien de ce moment, dans quelques temps, après plus d'accoutumance. Pour le moment, elle ne souhaitait que retirer la douleur de ses yeux à lui. Mais, maintenant qu'il s'était ressaisi, il n'en était plus question. Un sourire ornant ses traits, l'homme qui paraissait abattu quelques instants plus tôt était maintenant entrain de ramasser le verre cassé, seule trace des évènements récents. La jeune femme soupira. Ses réactions étaient de plus en plus vives, bien qu'éphémères. Il ne fallait pas que cela aille plus loin.
Longeant la maison dans laquelle se trouvait l'homme, elle aperçut une voiture. Maintenant garée devant le demeure, une jeune personne en descendit. Une pimbêche aux joues trop roses pour être naturel. De suite, elle la trouva antipathique. Elle la regarda s'admirer dans son rétroviseur puis se diriger vers la maison qui abritait l'homme. Helen se mordit la lèvre. Que venait-elle faire ici ? Ce n'était pas le moment de l'embarrasser avec un décolleté plongeant … Avisant ses hauts talons légèrement inapproprié, ici-même, la jeune femme rigola légèrement. Il y avait toujours des femmes pour faire discréditer toute la gente féminin. Elle appréhendait tout de même son arrivée à la porte et la réaction de l'homme. S'il était content ? Bien sûr, c'est ce qu'elle ne cessait de penser, qu'il lui fallait être heureux mais, ne serait-elle pas jalouse ? Évidemment … S'il était en colère ou triste ? Elle espéra presque que oui. Égoïstement, elle ne voulait pas d'une de ses femmes légères aux cotés de Caleb. C'était hallucinant tout de même, cette attirance pour les femmes sans cervelles. Certainement que les hommes n'avaient pas à se préoccuper de savoir si oui ou non, elles apprécieraient ou encore de se préoccuper de leur avis. Helen soupira à cette constatation et vrilla son regard sur une autre bâtisse. Elle devait essayer de se détacher, même si elle n'approuvait pas. Elle détailla les lieux. Calme, paisible et légèrement … flippant, c'est ce qui lui venait d'office. Le quartier n'était pas des plus accueillant. La jeune femme parierai fort bien que certaines de ces habitations logeaient des gens peu recommandables. De quoi la rendre nerveuse à l'idée de savoir son ami, non loin. Des gens apparurent enfin, promenant un bambin heureux dans sa petite brouette. Original ! Une vie semblait tout de même régner dans ce secteur. C'était tout juste rassurant. Elle préféra reporter son regard sur la pimbêche maintenant entrain de pointer un doigt au vernis brillant vers la sonnette. Helen grimaça. Caleb apparut et sourit. Il paraissait la connaître. C'était vraiment le plus qu'elle ne pouvait supporter pour l'instant. Jalouse, elle tourna les talons et se retrouva face à un homme. Elle poussa un cri et réagissant vivement envoya sa main au visage de l'inconnu. Le fait est qu'il toucha sa cible. La jeune femme s'en étonna. D'ordinaire, un bon vivant ne pouvait ne serait-ce que la voir alors, qu'il la sente enfin … qu'il sente sa claque la surprit. Pensant à milles injures tournées vers elle-même, Helen regarda l'homme, gênée et légèrement confuse. Elle se confondit en excuses.
- Navrée. Je ne voulais pas, c'est parti tout seul. Je suis désolée. Vraiment, je suis navrée. Tout cela d'une traite … elle parlait rarement autant à un étranger.

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« In the end it's worthwhile »

The world seems not the same, though I know nothing has changed. It's all my state of mind, I can't leave it all behind. I have to stand up to be stronger. I have to try to break free from the thoughts in my mind. Use the time that I have. Have to make it right. Have to fight, cause I know that the pain that I feel slowly fades away. It will be alright.

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Un jour normal, un jour de plus dans la triste vie de Riley. Enfin triste, tout était relatif. C'est lui et lui seul qui avait décidé de se donner la mort en s'injectant de la morphine à haute dose. Il avait donc choisi son "destin". Maintenant il était délivré d'un poids, mais les vieux démons du passé ne disparaissent pas aussi facilement. S'il s'était imaginé une seule seconde que son geste le mènerait ici, il y aurait sans doute réfléchi à deux fois.
Bien qu'étant maintenant habitué à sa nouvelle condition, il était toujours assailli par d'horribles souvenirs... La prison, Sunny, la prison, toutes ces années perdues... de quoi faire sombrer le plus sain des Hommes.
En se suicidant, il avait voulu trouver la paix, mais à bien y réfléchir, la réalité en était tout autrement. Peut-être aurait-il dû cocher l'option "erase", pour pouvoir ainsi repartir de zéro. Quoi que... cela aurait surement été trop simple.
Cette idée eut le mérite de le faire sourire. C'est avec ce sourire niais qu'il quitta son appartement, de bonne heure ce jour-là, pour aller cueillir une nouvelle âme.
Son job, consistait principalement à faire accepter aux défunts, qu'il y avait bel et bien une vie après la mort. Ce qui était plutôt cocasse, en y regardant de près, lui le mec incapable de gérer tout seul ses problèmes, se dardait de donner des conseils à qui mieux mieux. Vraiment trop pathétique.
Bien emmitouflé, il se rendit dans ce cher tunnel, qu'il avait dû emprunter au moins 150 000 fois, si ce n'est plus. Il se retrouva bien vite du côté des vivants.
Aujourd'hui, il avait atterri dans un quartier résidentiel tout ce qu'il y a de plus normal. Enfin, si la normalité existe bel et bien. 10 billets qu'il y avait de tout dans ce quartier, des maniaco-dépressifs, des toxico, des garces, des geeks et peut-être même des serial killer. Ce qui, tout compte fait, pourrait tout à fait servir à Riley. Il devait bien reconnaître qu'il aimait le travail "facile", où plutôt pré-mâché pour être tout à fait exact. Suivez la trace d'un tueur en série, et c'est le jackpot des faucheurs assuré !
Allez, il n'y a pas de mal à blaguer de temps en temps, non?
Toujours est-il que, Riley marchait, la tête dans les étoiles, comme à son habitude. C'était à se demander comment il arrivait à faire son boulot correctement, (mais ça c'est un autre débat!), toujours à rêvasser ou bien perdu dans ses pensées. Il marchait donc, sur l'un des trottoirs de ce fameux quartier. Rien de bien folichon n'avait l'air de se passer. Rien d'anormal ne se tramait non plus. Le vide salarial le plus total. Mauvaise pioche.
Ah si ! Un couple avec un enfant, ou ce qui semblait être un couple, passa non loin de lui, ce qui en somme venait de le faire mentir. Il se passait tout de même quelque chose ici. Soit, ce n'était pas du tout ce à quoi il s'attendait, mais c'était tout de même quelque chose !
Las de marcher sans but, il s'arrêta et regarda autour de lui. Il s'aperçut bien vite, qu'une voiture était garée devant l'allée d'une très belle maison. Quelqu'un avait du en descendre il y a peu, la portière étant encore ouverte.
Fausse alerte ou non?
Il s'approcha l'air de rien de la dite maison. Apparemment oui, il n'y avait rien à signaler.
De là ou il se trouvait, il put apercevoir qu'une jeune femme plutôt bien roulée, bien que l'air un peu pouffiasse sur les bords, discutait avec un homme. Pas franchement intéressant... S'en était presque rageant. Il s'agissait là certainement de deux amants, rien de plus.
Au moment ou il allait partir de sa "cachette", il se retrouva nez à nez avec une jeune femme, celle-ci eut l'air aussi surprise que lui. D'ailleurs, il ne tarda pas à sentir le feu d'une brûlure sur sa joue. Il lui fallu quelques instants, avant de comprendre qu'elle venait de le gifler. Drôle d'impression que de se faire gifler par une parfaite inconnue. Cela ne lui était encore jamais arrivé. Visiblement confuse, un flot d'excuses sorti de la bouche de la brunette telle une mitraillette.
Riley se frotta la joue, avant de répondre avec un grand sourire.

" Ce n'est pas grave, je pense que je vais m'en sortir. Bien que vous ayez une sacrée force ! Nous dirons que je n'avais pas à me trouver là et puis voilà ! "

Le faucheur avait le don de dédramatiser certaines situations. L'humour était son dada. A quoi bon en faire tout un fromage? Elle avait été surprise et par réflexe son bras était parti tout seul... point. Cela aurait certes pu énerver beaucoup de personnes, se faire gifler n'étant pas vraiment plaisant, mais pas Riley !
En parlant du fait qu'il n'aurait pas du se trouver là, elle non plus n'était certainement pas à sa place. Il le lui fit remarquer, en plaisantant bien sur.

" D'ailleurs, je pense que vous non plus, ne devriez pas être ici. "

Il jeta un regard, à la maison et la fille qui se tenait toujours devant le perron, bien trop peu habillée pour la saison.

" Je ne sais pas vous, mais je la trouve sacrément vulgaire cette fille ! "

Quitte à passer pour un abruti, autant y aller jusqu'au bout ...

Ce n'était pas tous les jours que rencontrer quelqu'un s'alliait fort bien à un léger excès de violence, bien qu'involontaire ! D'ordinaire les gens préféraient se présenter, se montrer poli et allaient parfois même jusqu'à flatter leur interlocuteur. Helen innovait les choses, c'était bien une première ! Elle n'avait pas l'habitude de sortir des sentiers battus et aujourd'hui, elle ne le préférait surtout pas. Malchance ou changement radicale, sa réaction fut presque totalement indépendante d'elle. Ses préférences étaient mises au placard ! La jeune femme était extrêmement gênée mais, en même temps, d'une certaine façon, cela lui avait fait du bien. Cela avait été un défouloir improvisé. Elle veillerai tout de fois à ne pas faire de telles allusions devant l'inconnu. Elle ne souhaitait pas se le mettre à dos, ni même le vexer. Et puis, à quoi bon y revenir, elle s'était excusée. L'homme ne semblait pas trop lui en tenir rigueur. La brune restait malgré tout un peu gênée et la seule réponse qu'elle fournit à la phrase de l'inconnu fut un petit sourire crispé. Oui, une sacré force. Cela était plutôt facile lorsque l'on imaginait cette pimbêche en face de la main ! Son trait d'humour la décrispa légèrement et elle en profita pour prêter plus d'attention au visage de l'homme. La marque de sa gifle avait déjà presque disparue et il semblait retrouver l'entière disponibilité de ses traits, plutôt avenants. Rapidement, le regard d'Helen fut attirer par ces lueurs, ces yeux azurs qui inspiraient confiance. La brune sentit un élan de sympathie l'envahir à l'égard de cet homme. Son regard avait quelque chose d'attachant, de fascinant, presque. Sympathie exceptionnel et peu valable ? Pas tant que cela lorsque l'on sait que les yeux sont les reflets de l'âme. Un proverbe que bien trop peu prenaient en compte. La jeune femme décida d'y croire. Bien sûr, l'instant ne demandait pas tant de confiance mais c'était ainsi.
Là, n'avait-elle pas autre chose à penser ? Certainement. D'ailleurs, l'inconnu le lui rappela implicitement. Devoir être là ? Sans doute ne le devait-elle pas mais, quand avait-elle réellement à faire. L'un comme l'autre, ils auraient très bien pu et sans doute du se trouver ailleurs. La jeune femme préféra se laisser envahir par la bonne humeur qui émanait de l'homme. Un sourire agrandit sur son visage, elle observa son interlocuteur qui jeta un coup d'oeil vers la demeure de Caleb et sa « chère » amie qui patientait. Sa réflexion la fit rire. Ainsi, elle n'était pas la seule à l'avoir remarqué ! C'était rassurant.
- Vulgaire ? Vous êtes bien gentil ! J'ai bien peur que son habillement égalise le contenu de son cerveau. Helen lança un regard mauvais à la pauvre jeune femme qui ignorait sans doute ce que l'on pensait d'elle à l'instant. Cela se voyait sans doute mais le poison de ses mots n'étaient pas pour la rendre des plus aimables. Au moins n'en avait-elle qu'envers cette poule de bas-étage !
La brune retrouva vite sa bonne humeur, fixant son regard sur le visage de l'homme. Celui-ci lui plaisait bien. Il ne semblait pas se laisser berner par un décolleté plongeant, de hauts talons et du rouge à lèvres extrêmement brillant. L'homme pensant ne semblait pas avoir disparu. Il y avait de l'espoir, c'était rassurant !
- Excusez-moi, j'ai bien peur de faire mauvaise impression avec mes gestes et mes paroles ! Repartons sur de bonnes bases. Je m'appelle Helen. Elle se permit cette familiarité, jugeant que la personne en face d'elle n'était pas une menace et pouvait même se révéler intéressante.
- Je n'ai pas vraiment pour habitude de rencontrer quelqu'un de cette façon. D'ordinaire je me contente d'un bonjour. Mais, je peux au moins dire que cela aura pimenté ma journée ! La brune lui adressa un sourire sincère et se retint de rajouter que cela lui avait également permis de faire sa connaissance. Après tout, pouvait-on dire que l'on était content de rencontrer quelqu'un sans réellement avoir pris le temps de le connaître ?
Pour le moment, elle se demandait surtout si cette intermède n'avait pas fait perdre de temps à l'inconnu. Il avait peut-être quelque chose à faire. Décidément, il fallait toujours qu'elle voit les choses en noir ! Néanmoins, cette rencontre se montrait positive ! Un bon point à faire perdurer !
- Vous veniez sans doute faire quelque chose. Je ne voudrais pas vous retenir ici à converser. Cette rencontre était vraiment fortuite. Il y avait fort à parier que sans ce geste déplacé de sa part, l'inconnu et elle-même n'auraient jamais eu recours aux mots et se seraient d'ailleurs juste croisés sans s'arrêter.

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« In the end it's worthwhile »

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Plutôt étrange comme rencontre. A défaut d'être agréable, elle avait au moins le mérite d'être originale. Heureusement pour lui, la brunette s'était seulement contenté d'une claque et non d'un coup de poing. Cela aurait tout de suite amené une situation fort différente. Sans nul doute, de la casse pour le faucheur et une bonne soufflante pour la jeune femme. Comme quoi cela tenait parfois à peu de choses.
A cet instant, ils étaient alliés contre une seule et même cause, le dénigrement d'une pauvre femme, n'ayant absolument rien demandé à personne. On pouvait maintenant l'entendre pépier à tout bout de champ. Bien que n'ayant plus vraiment l'image, ils avaient tout de même droit au son, ce qui était loin d'être charmant. Apparemment, la femme brune se tenant devant Riley ne s'était pas fourvoyé sur son compte. Son Q.I devait être égal à celui d'une huître. Bien qu'encore cela soit une insulte envers les huîtres. Qu'est ce qu'il pouvait détester ce genre de personne, misant tout sur le physique, mais dès que l'on prenait un tant soit peu le temps de gratter, et bien on ne trouvait rien que du vide. Du vide, oui, voilà de quoi devait être constitué la cervelle de Mlle basse cour.

" Je ne voulais pas vous choquer, alors j'ai un peu minimisé mes dires. Vous la connaissez? En tout cas vous n'avez pas l'air de la porter dans votre coeur. "

Helen, la jeune femme se trouvant devant lui s'appelait Helen. Il aimait bien ce prénom. Ne tenant pas rigueur du comportement ni des paroles de cette dernière, il se présenta à son tour.

" Enchanté Helen, moi c'est Riley ! Je n'ai pas été le dernier non plus à rabaisser cette pauvre... " il eut envie de dire dinde, car c'était ce qu'elle lui inspirait, mais se retint tout de même. "... fille ! "

Lui non plus, ne s'était pas gené pour dénigrer la fille en question, dire qu'Helen lui avait fait une mauvaise impression aurait été un peu tiré par les cheveux. Assez perdu de temps avec ce sujet. La jeune femme lui révéla qu'elle n'était pas coutumière de ce genre de rencontre, heureusement d'ailleurs, car cela aurait pu se révéler inquiétant. Au moins, cela avait été une première pour tous les deux. Ce n'était déjà pas si mal.

" Je vous rassure, je n'ai pas non plus pour habitude de me faire gifler en public et par une parfaite inconnue. "

Il ponctua la fin de sa phrase par un nouveau sourire. Ce qui était plutôt drôle, c'est qu'ils auraient très bien pu passer pour un couple se déchirant en pleine rue. Drôle de moeurs aurait pensé le, ou les spectateurs. Helen semblait visiblement inquiète par le fait qu'elle avait pu le mettre en retard. S'il s'était retrouvé dans un autre quartier, un peu plus animé, la réponse aurait sans doute été oui. Mais là, cela semblait plutôt mal parti pour trouver un mort. Autant en profiter pour faire connaissance, elle semblait sympathique, alors pourquoi se priver?

" J'allais travailler, mais visiblement, je ne suis pas tomber au bon endroit... Je suis faucheur à mes heures perdues. C'est fou comme ce quartier peut-être inintéressant autant par son ambiance, que par ses habitants ! "

Nouveau pic envers Mlle Basse cour. Riley ne savait pas vraiment pourquoi il avait révélé qu'il était faucheur. Sans doute que la brunette lui inspirait confiance. Après tout qu'aurait-elle pu faire d'une pareille information, si ce n'est rien? Le gifler une fois de plus peut-être, sait on jamais.

" Et vous, que faisiez vous ici même? Vous vouliez faire la peau de cette pauvre fille écervelée? "

Petit rire, mais petite indiscrétion de sa part sans aucun doute, elle n'était pas forcé de lui répondre.

La journée qui s'annonçait mortellement ennuyante avait pris un tout autre tournant. La jeune femme appréciait toujours de pouvoir discuter. D'ordinaire, elle était plutôt sociable et aimait faire de nouvelles rencontres. Aujourd'hui ne faisait pas l'exception. La brune était plutôt ravie de sortir de la morosité dans laquelle elle se trouvait plongée dès qu'elle apercevait Caleb. Et puis, quoi de mieux qu'un compagnon d'infortune pour dénigrer la Dinde qui les abrutissait avec ses piaillements incessants. C'était à se demander pourquoi est-ce qu'aucun voisin n'était déjà sorti pour la plumer rapidement ? Helen serait bien allée lui dire deux mots mais bien sûr, la pimbêche ne percevrait rien ! Où était donc l'utilité ? Elle n'allait pas se fatiguer à des fins perdues d'avance !
Une chose que le jeune homme semblait avoir remarqué : son antipathie envers une personne qu'elle ne connaissait pour ainsi dire … pas. La jalousie sans doute. Celle-ci était de bien mauvaise compagnie ! La seule réponse qu'Helen trouva à fournir fut un vague haussement d'épaule et une expression qui disait sans aucune doute : « si vous saviez ... ». Elle préférait ne rien expliquer pour le moment. Et puis, ce n'était pas réellement approprié de confier ses ennuis, ses malheurs ou autres à un parfait inconnu qui ne le resterait peut-être pas longtemps. Un bon point dans ce sens, il se présentait à son tour. Riley, c'était ainsi qu'il se nommait, venait de reprendre la parole. La brune en oublia d'office ses sarcasmes envers la Dinde. Elle rigola devant son hésitation. Il semblait désireux d'utiliser un autre terme que « fille » pour désigner la victime de leur moquerie. Décidément, l'inconnue avait vraiment fait mauvaise impression sur eux deux !
Lorsque Riley lui précisa qu'il n'était pas un habitué des gifles en tant qu'élément de rencontre, le sourire d'Helen s'agrandit .
- C'est plutôt rassurant. A notre prochaine rencontre, je veillerai à ne pas réitérer cette manière plutôt singulière de saluer quelqu'un. Quoique, je pourrais peut-être y prendre goût. Bien sûr, cela n'était pas une vérité raisonnable mais après tout, la plaisanterie pouvait s'avérer réaliste. Elle eut tôt fait de cesser sa réflexion et écouta le jeune homme lui répondre. Un faucheur ? Amusant, elle ne s'attendait pas à tomber sur l'un d'eux au coin de la rue. Elle les pensait si fermés et obnubilés par la mort. Riley était juste ce qu'il lui fallait pour changer d'opinion. Et cela, même si ça lui faisait plaisir que ce soit un faucheur qui est reçu sa gifle involontaire ! La suite de ses paroles lui fit perdre progressivement son sourire. Ce qu'elle faisait là ? Rien de très glorieux. Elle esquiva la question d'un geste vaste de la main, jetant tout de même un regard appuyé à la pimbêche et à Caleb qui discutaient tranquillement. Quant à faire la peau à la fille, pourquoi pas.
- Pourquoi pas. Ce ne serait pas une perte immense. Elle marmonna ses mots et se reprit en offrant un sourire à Riley. Ôtant ne pas se faire percer à jour dès les premières phrases ! Il serait malvenu d'exposer sa vie à quelqu'un qui n'était absolument pas concerné et qui n'en avait, en toute logique, rien à faire. Profitant de l'instant et de ses réflexions pour mieux se placer face à son interlocuteur, la jeune femme observa le sol. Celui-ci était quelque peu glissant. La rosée matinale sans doute. Sans prendre garde, elle trébucha. Son pied parti derrière elle. La brune eut tout juste le temps de sortir un « bon sang ! » plaintif avant de tomber. Elle se rattrapa de justesse à ce qui se trouvait à portée de main : le pantalon du faucheur. Cela ne lui fut pas d'une grande aide et, genou à terre, elle parvint à se redresser, enfin. Sa chute aurait fort pu passer inaperçu si elle ne s'était pas rattraper à Riley. Mais, la chose était faite. Rougissante face à sa maladresse et son geste déplacé, bien qu'involontaire, encore une fois, la jeune femme se confondit en excuse, une nouvelle fois. Cela devenait une habitude.
- Désolée vraiment, je ne voulais pas … Ce n'est vraiment pas mon jour. Une chance que je sois déjà parmi les morts parce que, auquel cas, ce jour aurait sans doute mené à ma perte. Tentative d'humeur … elle voulait sans doute faire oublier ce passage désastreux et particulièrement gênant. Elle lança un regard noir au couple qui parlait toujours plus loin, leur reprochant sans doute son mal-être et sourit à Riley. Elle allait finir par paraître folle ou tourmentée. Dans les deux cas, ce n'était pas bon pour elle.

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Prendre goût à gifler de parfaits inconnus, et bien voilà qui était plutôt peu commun. Si le sens de l'humour du faucheur n'avait pas été aussi développé, il aurait certainement pris pour argent comptant ce que lui disait la brunette, et l'aurait trouvée... folle. Mais ce n'était pas le cas. Une moue rieuse se grava sur les traits de l'homme.

" Très bonne initiative... Prendre goût à gifler les gens, pourquoi pas; C'est un passe temps comme un autre après tout. Et peut-être même un sport national, qui sait? "

Pourquoi racontait-il de pareilles idioties à quelqu'un qu'il ne connaissait pour ainsi dire pas ? Son côté sociable s'emballait parfois et il se retrouvait à discuter de tout et de rien, avec n'importe qui dans la rue. Mais à son âge il ne risquait plus de changer, il fallait faire avec. Apparemment Riley avait vu juste, au sujet de Mlle Basse Cour, Helen était loin de l'apprécier, ça n'avait pas été bien dur à déterminer. Sa présence devant la maison de cet homme, n'était certainement pas due au hasard. La jalousie pouvait nous faire adopter des comportements parfois étranges, ou bien prononcer des paroles déplacées. Sentiment humain certes, mais tout à fait étonnant.
L'idée de faire la peau de cette poule était plutôt plaisante. L'entendre jacasser de la sorte devenait infernal, insupportable. Comme le disait si bien Helen ce ne serait pas une grosse perte... La finalité de la chose était de rendre service après tout. Rien de plus. Il était en train de s'embarquer dans un délire sadique, il stoppa rapidement ses pensées inappropriées. Il proposa tout de même son aide sur le ton de la plaisanterie.

" Si je peux être utile... je veux bien dissimuler les morceaux de son cadavre quelque part... "

Ok c'était plutôt glauque et très noire comme blague. Et là, Riley ne comprit pas du tout ce qu'il était en train de se passer. Helen se tenait face à lui, debout, et puis l'instant d'après elle se retrouva genoux à terre. Le sol était plutôt glissant là où ils se tenaient, c'était plutôt traître. Toujours est-il que, dans sa chute la jeune femme s'était raccroché à lui, enfin à son pantalon pour être exact; le dit pantalon avait été précipité au sol par cette dernière. Nouvelle situation plus que gênante, se retrouver avec son froc en bas des genoux, dans la rue, et devant une inconnue. De mieux en mieux. C'était une caméra cachée ou quoi? En tout cas ça commençait à ne plus être très drôle.
L'air de rien, Riley se pencha en avant, rattrapa ce qu'il avait perdu et se hâta de retrouver une apparence décente en boutonnant son vêtement. Il pouvait s'estimer heureux, dans sa chute elle n'avait pas embarqué son caleçon.
A présent amusé par l'air dépité de son interlocutrice, Riley n'eut d'autre choix que de sourire.

" Ce n'est rien. Ce n'est pas de votre faute, le sol est glissant... Il y a des jours comme cela où l'on ferait sans doute mieux de ne pas quitter notre lit. " Ne voulant pas gêner davantage la brunette il n'ajouta rien d'autre sur la situation, il voulu juste s'assurer qu'elle allait bien. " Vous ne vous êtes pas fait mal au moins? "

Soudainement il se mit à pouffer de rire.

" C'est une rencontre qui est loin d'être commune... Que diriez-vous de trouver un endroit moins... dangereux pour continuer ce semblant de conversation? "

[Désolée pour cette réponse nullissime, j'avoue avoir manqué cruellement d'inspiration...]

Riley était bien compréhensif. Elle avait de la chance. Celle-ci se faisait rare aujourd'hui. Les catastrophes s'enchaînaient et malheureusement, le faucheur était témoin et victime de son mauvais karma. Il avait bien raison. Rester couché valait sans doute mieux certains jours. Mais maintenant, qu'elle était là, la jeune femme se voyait très mal lui dire en ces termes qu'elle l'abandonnait pour se cloîtrer chez elle, ne voulant faire subir à personne ces ondes négatives. Si une autre catastrophe survenait, peut-être qu'à ce moment là, elle penserait fortement à s'isoler pour le restant de ses jours. Bien sûr, ces pensées étaient à mettre sur le compte de l'exaspération et de la gêne. Aucun doute, que cela ne serait jamais exécuté. Elle aimait bien trop sortir, parler et rencontrer du monde … dans un autre contexte que celui-ci, bien évidemment.
La sollicitude dont fit preuve Riley et ce, malgré leur passablement mauvaise rencontre toucha la brune. Il lui faudrait peut-être revoir ce qu'elle pensait des faucheurs ou alors, celui-ci était l'exception qui confirmait la règle. Mais, dans tous les cas, Helen était presque contente d'avoir fait sa connaissance. Laissant une grimace de nouveau gênée prendre place sur son visage, la jeune femme bougea négativement la tête.
- Non, non. Aucun mal. Plus de peur qu'autre chose. Si elle tenait tant que cela à s'entendre bien avec le faucheur, il lui fallait mettre du sien et arrêter d'être comment dire … trop coincée. Elle avait toujours du mal à prendre les choses du meilleur coté mais avec un peu d'expérience, la donne changerait sans problème. Stoppant là ses pensées, la brune entendit avant de voir, Riley se mettre à rigoler. La jeune femme se retint de pouffer à son tour et acquiesça à sa phrase. Mieux valait, en effet, trouver un endroit plus propice à une discussion. Un banc peut-être ? Encore fallait-il que l'un d'eux soit dans les environs, ce qui, à première vue, n'était pas le cas. Helen allait finir par croire que ce quartier et ses habitants étaient maudits. Elle regarda une dernière fois Caleb, le laissant bien gentiment aux soins de la pimbêche, se promettant toutefois de repasser plus tard puis, commença à avancer, veillant cette fois-ci à ne pas provoquer de malencontreux accident.
- Vous n'auriez pas un lieu à proposer par hasard ? J'ai bien peur que les bancs ou les parcs calmes se fassent rares dans le secteur. Elle le questionna tout en avançant, rejoignant la route goudronnée et par la même occasion, le trottoir opposé.
Quand elle y repensait, cette rencontre avait vraiment de quoi faire rire. Plus tard, cela deviendrait sans doute un sujet de plaisanterie, une fois tout sentiment de gêne passé ! Cette pensée lui fit esquisser un sourire, celle-ci et une autre selon laquelle, retirer un vêtement à un homme pouvait avoir une toute autre connotation. Cet incident resterait peut-être secret. Il risquerait d'être mal perçu.
- Et bien Riley, je crois bien qu'aujourd'hui, nous ne faisons pas les choses comme tout le monde ! D'abord cette drôle de façon de s'aborder que beaucoup auraient pu prendre pour une dispute puis cet incident. D'habitude, les hommes à qui j'arrache le pantalon sont plutôt des personnes proches ou que je connais un minimum. Vous êtes l'exception, je crois bien. Helen regarda le jeune faucheur, les yeux rieur et finit par pouffer de rire. Non, vraiment, cette rencontre était atypique et tant qu'à faire les choses de manières exceptionnelles, autant que ce soit dans la bonne humeur.

[Ne t'inquiète pas pour ça. Elle était très bien et puis, je suis mal placée pour dire quoique ce soit. Je suis dans une période où "ma muse créatrice" se fait rare !]

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Tant mieux, la jeune femme ne s'était pas fait mal en tombant et n'avait rien de cassé. Ouf... il se voyait bien expliquant la situation aux urgentistes. Et bien, elle a soudainement glissé, et puis est tombée à terre... Comme ça, oui, oui comme ça. De quoi rendre la situation deux fois plus gênante qu'elle ne l'était déjà. La honte franchement.
A cet instant, Riley ne put que se demander s'il avait fait quelque chose de mal ces derniers temps ? Autant de péripéties en si peu de temps, c'était forcément dû à quelque chose de mystique, ou bien c'était tout simplement... la poisse ! Ce qui était sans doute plus plausible. Comment faire pour se débarrasser de ce genre de chose ? Bonne question.

" Ca me rassure alors... Je me voyais déjà expliquant la raison de votre chute aux urgences. Grand moment de solitude. "

Riley se retourna et regarda autour de lui - alors que la jeune femme lui demandait s'il n'avait pas un lieu à proposer - à la recherche d'un lieu approprié pour pouvoir discuter tranquillement. Visiblement il n'y avait pas grand chose alentour. Secouant la tête il répondit par la négative.
Suivant ensuite à bonne distance Helen, pour ne pas courir le risque d'être la victime d'une nouvelle catastrophe, il observait le quartier. Rien que des habitations toutes plus propres les unes que les autres. A croire qu'il s'agissait de maisons témoins... Pas une âme qui vive, et pas le moindre endroit pour se poser non plus. Ah si, il distingua ce qui ressemblait fortement à un abri bus quelque mètres plus loin. Il le désigna du doigt, tout en continuant d'avancer.

" Ce truc pourrait faire l'affaire... ca ressemble à un abri bus. Il y a surement un banc. Ce ne sera certainement pas l'endroit le plus confortable ni le plus glamour qu'on puisse trouver, mais ca devrait convenir... C'est le moins que l'on puisse dire, ce n'est pas une rencontre ordinaire. " Il la regarda quelques instants puis dit avec un large sourire " J'aime être l'exception. "

Ce n'était pas du tout prétentieux, ni arrogant, c'était juste histoire de souligner le caractère comique de la situation. Ils finirent par arriver au niveau de l'abri, il y avait bel et bien un banc en dessous, miteux certes, mais où l'on pouvait tout de même s'asseoir sans risquer de tomber. Il désigna le banc puis ajouta d'un ton faussement bourgeois,

" Si vous voulez bien vous permettre très chère. "

Attendant là qu'elle s'installe, il la rejoignit ensuite. Il n'y avait plus qu'à prier pour que le banc en question ne s'écroule pas sous leur poids...

La bonne humeur ne partirait maintenant pas de si tôt. Helen était tout simplement ravie d'avoir quelqu'un à qui parler et qui était, en plus, très gentil La morosité, elle s'en passait fort bien. Elle préférait s'amuser et profiter de cette seconde chance d'avoir une vie ! Ne renonçant pas à son grand sourire, la jeune femme hocha la tête à la proposition de Riley. L'abri bus ferait l'affaire. La jeune femme n'avait jamais ressenti le besoin de vivre dans le luxe, ni de le côtoyer, elle se trouvait très bien sans celui-ci. Cet abri était sans doute plus ce à quoi la brune avait été habituée, pas totalement délabré mais peu conforme à la loi des bancs, s'il y en avait une ! Le confort n'était pas ce qu'elle recherchait avant tout et puis, pour pouvoir discuter avec le faucheur, elle n'allait tout de même pas faire sa difficile. Quant au glamour, ce banc perdrait sans doute le concours, c'était indéniable mais c'était tout comme le confort, peu important actuellement.
L'abri se rapprocha enfin ou, était-ce leur pas qui les y avaient menés ? Quoiqu'il en soit, l'apparence miteux de ce lieu et du fameux banc ne firent pas reculer la jeune femme. Elle prit même avec le sourire le contraste entre le ton et les paroles de Riley avec le lieu. Sa phrase la fit doucement rigoler et elle prit place sur le siège qui s'affaissait assez dangereusement sous son poids et, maintenant, sous le leur, Riley venant de s'asseoir. Il ne faudrait pas qu'une autre catastrophe leur arrive. Helen semblait enfin avoir échappée à son mauvais karma ! Il paraissait tenir bon ce vieux banc, aussi la jeune femme ne prêta pas plus attention que cela à son environnement proche et reporta son attention sur le jeune homme à coté d'elle.
- J'espère que nous aurons pas à déplorer de nouvelles pertes et fracas. Nous pouvons finir la journée en un seul morceau, yes, we can ! … Mise à part votre malheureux pantalon, évidemment. Ne l'avait-elle pas dit ? Si. Et bien voilà qui était fait, elle rigolait à présent de sa maladresse ! Et avait sortie, par la même occasion, un slogan qu'elle avait quelque peu oubliée mais qui l'avait marquée. De son vivant, l'une de ses collègues de travail n'avait eu de cesse de l'employer et ce depuis que le président à l'origine de ce slogan avait été élu. Il était donc bien difficile de passer à coté de ces mots et de ne jamais les ressortir. C'était vraiment stupide comme message quand on y pensait, bien que clair, mais il avait au moins le mérite d'avoir plutôt bien fonctionné !
Dans ses pensées, il lui fallut une demi-minute pour revenir totalement aux cotés de Riley et afficher à nouveau, un petit sourire. A force d'étirer ainsi le visage, la brune allait finir par se bloquer un muscle ! Elle pensait en ces termes et entreprit de relancer la conversation.
- Vous savez, vous devriez peut-être avoir peur de moi ! Parce que, si je commence à parler, il vous sera difficile de m'arrêter, j'ai tendance à m'emballer et parler beaucoup pour ne rien dire, la plupart du temps. C'est assez horripilant pour l'interlocuteur, je dois bien le reconnaître alors, si je divague trop, n'hésitez pas à me remettre sur le droit chemin. Je le prendrais pas mal du tout ! Autant le prévenir de ce petit … petit ?! Bon, d'accord … gros défaut ! Ne disait-on pas « mieux vaut prévenir que guérir. » C'était un fait. Il l'était à présent, elle pouvait se lancer non sans rigoler devant ses drôles de pensées.
- Pourquoi faucheur ? Là, comme ça ? La question était posée, c'était indéniable, elle aurait juste pu s'y prendre autrement. Mais non, elle lançait souvent les choses directement. Au moins ne pouvait-on pas lui reprocher sa franchise bien que, légèrement cassante. Helen venait passer du « coq à l'âne » comme on disait. Elle n'avait fait aucun détour, elle aimait dire les choses de but en blanc ! La jeune femme se reprit cependant légèrement.
- Je veux dire, de mémoire, je n'en connais qu'un. Celui qui m'a fait venir à Skyline et, je dois dire, en toute honnêteté, qu'il ne m'a pas fait bonne impression. Aussi, je me demande comment les gens peuvent en venir à se faire faucheur ou à le devenir. C'est quelque chose que vous faites par choix ou y êtes-vous contraint ? L'explication était bien mieux. La brune prit note de fournir plus d'explications, dorénavant. Cela apparaissait peut-être moins comme une agression, elle l'espérait. Ce n'était d'ailleurs pas du tout son intention.

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« In the end it's worthwhile »

The world seems not the same, though I know nothing has changed. It's all my state of mind, I can't leave it all behind. I have to stand up to be stronger. I have to try to break free from the thoughts in my mind. Use the time that I have. Have to make it right. Have to fight, cause I know that the pain that I feel slowly fades away. It will be alright.

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Yes we Can, phrase bien étrange étant donné le contexte, mais pourquoi pas, visiblement la jeune femme était loin d'être banale. Un petit grain de folie n'était pas pour déplaire au faucheur. Cela eut même pour effet d'arracher un énième rire au brunet. Cela faisait un bon moment qu'il n'avait pas pu rire à ce point. Enfermé dans un quotidien plutôt morne, il en oubliait parfois le principal, s'amuser !
Quoi de mieux du coup, que de profiter de cette rencontre rocambolesque ? Rien sans doute.

" Je l'espère aussi... La poisse est quelque chose d'assez tenace, restons donc sur nos gardes. Mais au final, en y réfléchissant bien, un pantalon à terre ce n'est pas grand chose. "

L'annonce du petit défaut, comme cela de but en blanc, était une nouvelle preuve de l'originalité de la jeune femme. Riley trouvait cela plutôt drôle. Loin d'avoir peur, il devait reconnaitre qu'écouter les gens était ce qu'il préférait. Alors cela ne le dérangerait pas si Helen se mettait soudainement à déblatérer, sans même attendre de réponse. Un large sourire vint se graver sur ses traits.

" Cela ne me dérange absolument pas. En fait, j'aime beaucoup écouter les autres, ça m'évite de parler de moi-même. Ça me convient parfaitement. Alors ne vous gênez surtout pas pour parler de tout et de rien ! J'en prends tout de même bonne note. "

Parler de lui, une chose qu'il avait en horreur, car ne tenant pas à dévoiler une partie de son passé. Moins il parlait de lui et moins il était amené à mentir ou à cacher des choses. D'ailleurs mentir il ne savait pas faire, cela se remarquait de suite.
D'ailleurs ne pas parler de soi, comme trop parler pouvait être dérangeant, suivant son interlocuteur. On lui reprochait souvent d'être aussi "mystérieux", soit tant pis, il était comme il était voilà tout.
Pourquoi faucheur ? Excellente question... Cela n'avait rien à voir avec ce dont quoi parlait Helen un peu plus tôt, mais pourquoi pas enchainer aussi vite. Il répondit du mieux qu'il put à cette question O combien inattendue.

" MMhh... sans doute parce que j'ai besoin d'être en contact avec énormément de monde. Et puis, être une sorte d'interface entre la vie et la mort me plaisait aussi. Devenir faucheur, me paraissait être un bon moyen d'assouvir ses deux besoins... Bien qu'au final je ne sois pas amené à rencontrer beaucoup de personnes... Les temps sont durs, mêmes pour les morts ! "

Et oui, ironie du sort, il y avait également des périodes de vache maigre au pays de la mort. Au moins il pouvait vaquer à d'autres occupations, il n'allait pas s'en plaindre. Devenir faucheur n'était certes pas une vocation, mais ce n'était pas non plus une contrainte, on choisissait de le devenir, pour X raisons certes mais cela restait un choix.

" La plupart des faucheurs ne sont pas commodes, je confirme donc votre première impression. Celui qui m'a amené ici était lui-même... étrange. C'est quelque chose qu'on fait par choix et non par contrainte, je vous rassure. Quoique cela pourrait expliquer le comportement de certains de mes collègues. D'ailleurs je suis parfois étonné que certains réussissent l'entretien "d'embauche"... sans vouloir dénigrer qui que ce soit bien entendu. "

Voilà que lui aussi se mettait à trop parler, stoppant net son monologue, il questionna la jeune femme sur ses activités professionnelles.

" Et vous, hormis un goût prononcé pour les cascades, que faites vous dans la vie... dans la mort plutôt ? "