Tu es loin d’être le genre de filles superficielles qui vont à la plage pour se dorer la pilule. Bien entendu, ça t’arrive mais tu sais faire autre chose comme par exemple jouer au beach volley ! Entre amis, c’est toujours drôle puis vous passez de bons moments ensemble alors ce n’est pas perçu comme étant une corvée, loin de là. Donc aujourd’hui, c’est ça le plan. Tu passes du temps sur la plage avant de t’incruster avec un groupe de jeunes pour jouer avec le ballon, faute d’avoir des amis présents. D’autant plus que tu n’as pas de problème puisque tu es le genre de personne qui va très facilement vers les autres même si tu n’as rien à demander. Ca se fait naturellement, en un claquement de doigt. Tu te prends donc au jeu et entame ta partie de volley jusqu’à ce que tu recules trop et finisses par tomber sur une fille allongée sur sa serviette... « Oups pardon je suis désolée ! Je suis très très maladroite... » Merci pour la précision, nous n’avions pas remarqué.

On peut difficilement trouver plus maladroite que toi et tu viens de le prouver une nouvelle fois. La pauvre, tu venais de la sortir de son moment de détente et ce, sans être très délicate. Autant le dire, tu t’es écrasée par terre comme un sac à patate. Pour le coup, tu n’avais rien vu venir mais tout va bien. De plus, elle semble ne pas le prendre mal. Elle en rit même ! Pour une fois que l’on ne t’insulte pas à cause de ta maladresse ! Tu finis par te redresser légèrement avant de te mettre à enlever le sable que tu as pu mettre sur sa serviette de plage au passage. « T’es sûre que tu veux pas une princesse charmante ? » Tu joins automatiquement ton rire au sien. Le jour où toi, Aylana-Noëlia Fields, tu seras une princesse n’est pas encore arrivé et n’arrivera probablement jamais. Mais tu le vis bien, ce n’est pas ton but premier dans la vie. Tu t’occupes de tes bouquets de fleurs et ça te suffit amplement. « Non non, tout va bien ne t’en fais pas. Et toi ça va ? Parce que je me suis vraiment écrasée sur toi alors bon j’imagine pas l’impact ! » Tu n’es pas grosse, loin de là et tu ne l’as jamais dit d’ailleurs. C’est juste histoire de parler, de faire la conversation avec une nouvelle inconnue sur la plage. « Au fait, moi c’est Aylana-Noëlia. Tu peux choisir un des deux prénoms, je m’en fiche puisque j’aime bien les deux. » Ah oui, une fois que tu es lancée, il est impossible de t’arrêter...

Mine de rien, ça te rappelle la fois où tu étais tombée sur cette aiguille à tricoter quand tu étais petite. C’était ton aiguille préférée. Tu l’avais dérobée à ta grand-mère tellement elle te fascinait. Tu n’avais jamais vu un objet aussi petit et magnifique à la fois. C’était incroyable. Magnifique. Il n’y avait aucun mot pour décrire à quel point c’était magique. Lorsque tu posais les yeux dessus, ton regard s’illuminait comme celui d’un enfant se trouvant au pied du sapin de Noël. Sauf que toi, c’était avec l’aiguille à tricoter. Ton aiguille à tricoter. Celle qui ne te quittait jamais, celle que personne n’avait le droit de prendre dans les mains. D’ailleurs, tu as très vite abandonné ton lapin en peluche pour prendre Niala en tant que doudou. Niala, c’est le nom que tu lui as donné. Elle te suivait partout. C’était ta meilleure amie à l’époque si bien que tu lui racontais ta journée lorsque tu rentrais de l’école le soir... Oui, tu étais surement atteinte à cette époque-là. « Outch, désolée. » Tu grimaces légèrement. Heureusement que tu ne lui as rien cassé ! « D’accord Catlynn ! En fait c’est tout bête, je jouais au volley avec le groupe là-bas sauf que le ballon et parti un petit peu trop loin donc.... Tu connais la suite ! » Malheureusement pour elle d’ailleurs.

Encore une fois, tu n’es pas passée inaperçue. Ca commence à devenir une habitude pour toi si bien que tu n’es plus du tout mal à l’aise. C’est quelque chose de banal, de normal. Ca ne surprend même plus tes amis d’ailleurs... Ni même ton père. Il faut dire que c’est tout récent, le fait que tu te moques du regard des gens, depuis quatre ou cinq ans, quelque chose dans le genre. « Tu veux peut-être jouer avec nous d’ailleurs ? Je suis sûre qu’ils ne sont pas contre ! » Après tout, ils ne risquent pas de refuser qu’une jolie jeune fille comme Catlynn se joigne à vous pour une petite partie. Il faudrait être complètement fou pour refuser. Néanmoins, tu n'es même pas certaine qu'elle accepte alors tu préfères mieux ne pas te faire d'idées pour le moment. Les fausses joies, ça te tape sur le système. « Puis comme ça tu peux être sûre que je te tomberai pas dessus encore une fois ! » Non, tu n'essaies pas du tout de la convaincre. Loin de là. Ce n'est absolument pas ton genre.

Tu ne le prends pas mal, loin de là. Tu étais du genre susceptible, tu l’es encore d’ailleurs mais tout dépend du sujet sur lequel on s’en prend à toi. Là, il n’y a aucune raison de mal le prendre, bien au contraire. Ca t’amuse. Elle a autant le sens de l’humour que toi car oui, tu aurais largement été capable de faire la même vanne. Tu te mets donc à rire avec elle. Elle est bien cette fille. Tu l’aimes bien. Elle a l’air vachement gentille puis tu ne penses pas que ce soit le genre de fille à prendre tout au premier degré. C’est surement le genre de filles qui s’amusent dès qu’elle le peut, un peu comme toi. « Je te dis, ça sera moins risqué pour toi de venir jouer avec nous ! » Tu te redresses à ton tour. Espérons que tu ne lui enverras pas le ballon dans la tête cette fois-ci, histoire de changer un peu. La pauvre, elle ne sait pas ce qui l’attend !