la schizophrénie
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la schizophrénie
Qu’est-ce que la schizophrénie ?
La schizophrénie est une maladie qui découle d’une modification du fonctionnement du cerveau. Elle n’altère pas l’intelligence. Ce trouble, qui touche 1 % de la population, atteint surtout de jeunes adultes au début d’une vie prometteuse et se prolonge pendant plusieurs années. La schizophrénie se manifeste par des épisodes aigus de psychose, suivis de divers symptômes chroniques constituant un handicap.
Quels sont les symptômes aigus de la schizophrénie ?
1-
Les hallucinations sont une distorsion des perceptions des sens. Le plus souvent, le schizophrène entend des voix qui le tourmentent, le font souffrir. Elles peuvent l’accuser, lui donner des ordres, le contrôler, le menacer…
2-
Le délire consiste en une modification du raisonnement qui amène à une conviction fausse. En quelque sorte, le délire est une théorie qui explique le monde inquiétant et angoissant dans lequel le schizophrène est plongé. Par exemple, l’individu peut être convaincu qu’il est persécuté, en danger, qu’on veut le tuer, ou qu’il est responsable des malheurs dans le monde.
3-
La perturbation de la logique de la pensée se manifeste par un langage incompréhensible, avec des associations d’idées décousues. On peut comprendre que le schizophrène, qui voit ainsi son monde chambardé, peut présenter un repli sur lui-même et un comportement désorganisé.
Quels sont les symptômes chroniques de la schizophrénie ?
Après contrôle de la phase de psychose aiguë, 80 % des schizophrènes souffrent de symptômes chroniques, qui constituent en fait l’absence d’un comportement adapté aux circonstances.
Voici en exemples quelques-uns de ces symptômes :
•
Manque d’expression des émotions, visage fixe, discours monotone.
•
Difficulté à maintenir une conversation, réponses brèves.
•
Manque d’intérêt, d’énergie, de persistance à effectuer une activité.
•
Perte de plaisir dans les loisirs, perte d’intérêt pour des activités sociales ou sexuelles, difficulté à nouer des relations intimes.
•
Difficulté à se concentrer, à écouter un long film, à maintenir une lecture.
Ces symptômes peuvent produire un handicap chez le schizophrène. Si celui-ci veut reprendre son travail ou ses études, il s’apercevra avec douleur qu’il n’a plus l’endurance ni la concentration qu’il possédait auparavant.
Quels sont les causes de la schizophrénie
Cette maladie ne peut s’expliquer par une cause simple. Par contre, l’hypothèse actuelle explique comment une vulnérabilité biologique existe. Dans le contexte d’un tel terrain prédisposant, des stresseurs de vie peuvent s’ajouter et favoriser l’apparition de la maladie.
(Voir tableau 1. Modèle vulnérabilité - stress)
Tableau 1. Modèle vulnérabilité – stress de la schizophrénie
Source : Pierre Lalonde MD
La vulnérabilité biologique
On a remarqué que le risque d’être atteint de schizophrénie augmente si d’autres membres de la famille en sont atteints. Il y a donc une possibilité de transmission génétique.
(Voir tableau 2. Génétique et schizophrénie)
Tableau 2. Génétique et schizophrénie
Source : Pierre Lalonde MD
Les lobes frontaux du cerveau constituent le centre de commande des habiletés sociales et de planification chez l’humain. On a observé chez les schizophrènes un fonctionnement ralenti de cette région du cerveau.
Chez le schizophrène, on observe l’augmentation d’un neurotransmetteur, la dopamine. Chez les consommateurs de drogues hallucinogènes, par exemple, il y a production de symptômes psychotiques par stimulation de la dopamine.
Les stresseurs de l’environnement
Les stress créent un contexte intense, qui, chez les schizophrènes, favorisent des rechutes.
Les malades évoluent donc mieux dans un milieu supportif, faiblement émotif, peu stimulant, sans trop de demandes de performance. À l’opposé, l’hostilité, les relations humaines intenses et intimes, les pressions de l’entourage, les tensions au travail, les changements de routine sont des situations de stress qui peuvent provoquer des rechutes de schizophrénie.
Comment venir en aide au schizophrène
Le traitement
Les efforts thérapeutiques comprennent deux principes indissociables.
La nécessité d’une médication antipsychotique.
Une approche de réadaptation globale, multidisciplinaire.
La médication
Les neuroleptiques classiques bloquent la transmission de la dopamine dans le cerveau. Ces médicaments antipsychotiques parviennent à abréger l’évolution des hallucinations et du délire, lors des phases aiguës. En rémission, on poursuit néanmoins ce traitement dans le but de prévenir des rechutes. On a observé que 80 % des schizophrènes qui ne bénéficient pas de ce traitement préventif font une rechute en moins d’un an.
(Voir la tableau 3. Critères d’efficacité des antipsychotiques et la tableau 4. Schizophrénie et FEÉ - % de rechute après 1 et 2 ans)
Tableau 3. Critères d’efficacité des antipsychotiques
Source : Pierre Lalonde MD
Tableau 4. Schizophrénie et FEÉ - % de rechute après 1 et 2 ans
Source : Pierre Lalonde MD
L’approche globale…
Il est important de mobiliser tous ceux pouvant contribuer…
Les professionnels de la santé mentale
Les ressources sociales et communautaires
La famille, les amis
Le but commun est d’aider la personne atteinte de schizophrénie à se réadapter progressivement.
Il est fondamental d’offrir au schizophrène et à sa famille des informations contemporaines par rapport à la maladie, à son évolution et au traitement.
Le traitement vise à ce que le schizophrène puisse récupérer plusieurs aptitudes qui étaient présentes avant la maladie. Un entraînement aux habiletés sociales constitue donc l’un des fondements du traitement. Un effort commun pour apporter au schizophrène du soutien, des encouragements, de la stimulation graduelle est nécessaire pour l’aider à combattre les symptômes chroniques qui l’handicapent et minent sa motivation.
(Voir la tableau 5. Évolution de la schizophrénie et la tableau 6. Traitement-Réadaptation-Réhabilitation)
Tableau 5. Évolution de la schizophrénie
Source : Pierre Lalonde MD
Tableau 6. Traitement-Réadaptation-Réhabilitation
Source : Pierre Lalonde MD
De nombreux groupes d’entraide ont été mis sur pied, un peu partout au Québec afin d’offrir information et soutien aux familles éprouvées par cette maladie. Plusieurs thérapeutes et psychiatres acceptent maintenant de rencontrer les parents pour répondre à leurs questions et leur offrir un appui face à cette situation difficile.
On note donc que la schizophrénie amène une invalidité partielle, fluctuante, et plus ou moins grave selon les individus. Il reste encore bien des progrès sociaux à faire pour offrir à ces malades un milieu propice à leur réadaptation. La recherche permettra de mieux comprendre la nature de cette psychose et de développer des stratégies de traitement plus efficaces.
Si vous désirez un complément en information, vous pouvez consulter :
La schizophrénie expliquée par Pierre Lalonde, MD et coll. Gaëtan Morin éditeur.
Vivre et travailler avec la schizophrénie par M. Seeman, S. Littmann, et coll. Edisem - Maloine éditeur.
La schizophrénie est une maladie qui découle d’une modification du fonctionnement du cerveau. Elle n’altère pas l’intelligence. Ce trouble, qui touche 1 % de la population, atteint surtout de jeunes adultes au début d’une vie prometteuse et se prolonge pendant plusieurs années. La schizophrénie se manifeste par des épisodes aigus de psychose, suivis de divers symptômes chroniques constituant un handicap.
Quels sont les symptômes aigus de la schizophrénie ?
1-
Les hallucinations sont une distorsion des perceptions des sens. Le plus souvent, le schizophrène entend des voix qui le tourmentent, le font souffrir. Elles peuvent l’accuser, lui donner des ordres, le contrôler, le menacer…
2-
Le délire consiste en une modification du raisonnement qui amène à une conviction fausse. En quelque sorte, le délire est une théorie qui explique le monde inquiétant et angoissant dans lequel le schizophrène est plongé. Par exemple, l’individu peut être convaincu qu’il est persécuté, en danger, qu’on veut le tuer, ou qu’il est responsable des malheurs dans le monde.
3-
La perturbation de la logique de la pensée se manifeste par un langage incompréhensible, avec des associations d’idées décousues. On peut comprendre que le schizophrène, qui voit ainsi son monde chambardé, peut présenter un repli sur lui-même et un comportement désorganisé.
Quels sont les symptômes chroniques de la schizophrénie ?
Après contrôle de la phase de psychose aiguë, 80 % des schizophrènes souffrent de symptômes chroniques, qui constituent en fait l’absence d’un comportement adapté aux circonstances.
Voici en exemples quelques-uns de ces symptômes :
•
Manque d’expression des émotions, visage fixe, discours monotone.
•
Difficulté à maintenir une conversation, réponses brèves.
•
Manque d’intérêt, d’énergie, de persistance à effectuer une activité.
•
Perte de plaisir dans les loisirs, perte d’intérêt pour des activités sociales ou sexuelles, difficulté à nouer des relations intimes.
•
Difficulté à se concentrer, à écouter un long film, à maintenir une lecture.
Ces symptômes peuvent produire un handicap chez le schizophrène. Si celui-ci veut reprendre son travail ou ses études, il s’apercevra avec douleur qu’il n’a plus l’endurance ni la concentration qu’il possédait auparavant.
Quels sont les causes de la schizophrénie
Cette maladie ne peut s’expliquer par une cause simple. Par contre, l’hypothèse actuelle explique comment une vulnérabilité biologique existe. Dans le contexte d’un tel terrain prédisposant, des stresseurs de vie peuvent s’ajouter et favoriser l’apparition de la maladie.
(Voir tableau 1. Modèle vulnérabilité - stress)
Tableau 1. Modèle vulnérabilité – stress de la schizophrénie
Source : Pierre Lalonde MD
La vulnérabilité biologique
On a remarqué que le risque d’être atteint de schizophrénie augmente si d’autres membres de la famille en sont atteints. Il y a donc une possibilité de transmission génétique.
(Voir tableau 2. Génétique et schizophrénie)
Tableau 2. Génétique et schizophrénie
Source : Pierre Lalonde MD
Les lobes frontaux du cerveau constituent le centre de commande des habiletés sociales et de planification chez l’humain. On a observé chez les schizophrènes un fonctionnement ralenti de cette région du cerveau.
Chez le schizophrène, on observe l’augmentation d’un neurotransmetteur, la dopamine. Chez les consommateurs de drogues hallucinogènes, par exemple, il y a production de symptômes psychotiques par stimulation de la dopamine.
Les stresseurs de l’environnement
Les stress créent un contexte intense, qui, chez les schizophrènes, favorisent des rechutes.
Les malades évoluent donc mieux dans un milieu supportif, faiblement émotif, peu stimulant, sans trop de demandes de performance. À l’opposé, l’hostilité, les relations humaines intenses et intimes, les pressions de l’entourage, les tensions au travail, les changements de routine sont des situations de stress qui peuvent provoquer des rechutes de schizophrénie.
Comment venir en aide au schizophrène
Le traitement
Les efforts thérapeutiques comprennent deux principes indissociables.
La nécessité d’une médication antipsychotique.
Une approche de réadaptation globale, multidisciplinaire.
La médication
Les neuroleptiques classiques bloquent la transmission de la dopamine dans le cerveau. Ces médicaments antipsychotiques parviennent à abréger l’évolution des hallucinations et du délire, lors des phases aiguës. En rémission, on poursuit néanmoins ce traitement dans le but de prévenir des rechutes. On a observé que 80 % des schizophrènes qui ne bénéficient pas de ce traitement préventif font une rechute en moins d’un an.
(Voir la tableau 3. Critères d’efficacité des antipsychotiques et la tableau 4. Schizophrénie et FEÉ - % de rechute après 1 et 2 ans)
Tableau 3. Critères d’efficacité des antipsychotiques
Source : Pierre Lalonde MD
Tableau 4. Schizophrénie et FEÉ - % de rechute après 1 et 2 ans
Source : Pierre Lalonde MD
L’approche globale…
Il est important de mobiliser tous ceux pouvant contribuer…
Les professionnels de la santé mentale
Les ressources sociales et communautaires
La famille, les amis
Le but commun est d’aider la personne atteinte de schizophrénie à se réadapter progressivement.
Il est fondamental d’offrir au schizophrène et à sa famille des informations contemporaines par rapport à la maladie, à son évolution et au traitement.
Le traitement vise à ce que le schizophrène puisse récupérer plusieurs aptitudes qui étaient présentes avant la maladie. Un entraînement aux habiletés sociales constitue donc l’un des fondements du traitement. Un effort commun pour apporter au schizophrène du soutien, des encouragements, de la stimulation graduelle est nécessaire pour l’aider à combattre les symptômes chroniques qui l’handicapent et minent sa motivation.
(Voir la tableau 5. Évolution de la schizophrénie et la tableau 6. Traitement-Réadaptation-Réhabilitation)
Tableau 5. Évolution de la schizophrénie
Source : Pierre Lalonde MD
Tableau 6. Traitement-Réadaptation-Réhabilitation
Source : Pierre Lalonde MD
De nombreux groupes d’entraide ont été mis sur pied, un peu partout au Québec afin d’offrir information et soutien aux familles éprouvées par cette maladie. Plusieurs thérapeutes et psychiatres acceptent maintenant de rencontrer les parents pour répondre à leurs questions et leur offrir un appui face à cette situation difficile.
On note donc que la schizophrénie amène une invalidité partielle, fluctuante, et plus ou moins grave selon les individus. Il reste encore bien des progrès sociaux à faire pour offrir à ces malades un milieu propice à leur réadaptation. La recherche permettra de mieux comprendre la nature de cette psychose et de développer des stratégies de traitement plus efficaces.
Si vous désirez un complément en information, vous pouvez consulter :
La schizophrénie expliquée par Pierre Lalonde, MD et coll. Gaëtan Morin éditeur.
Vivre et travailler avec la schizophrénie par M. Seeman, S. Littmann, et coll. Edisem - Maloine éditeur.
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Date d'inscription: 31/07/2021
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