Traditions culinaires
Cette section ne prétend pas faire la description complète des traditions culinaires des Premières Nations. Il s'agit plutôt d'un éveil à un passé souvent méconnu et à une philosophie de vie particulièrement riche, où l'être humain ne se considère pas au-dessus de la nature, mais bien comme un membre parmi tant d'autres de la grande chaîne de la vie.
La pêche
Un pays de lacs et de rivières
Notre pays regorge de lacs et de rivières magnifiques. Il est également traversé par un fleuve majestueux. Le poisson fait donc depuis des siècles, partie intégrante de l’alimentation des Premières Nations du Québec et de l’Ontario
Lorsqu’on habite le territoire du Québec et de l’Ontario, les lacs et les rivières, sans oublier le majestueux fleuve Saint-Laurent, façonnent immanquablement notre mode de vie. Non seulement ces cours d’eau servent-ils de «réseau routier» pour le déplacement des diverses nations, mais aussi constituent-ils une formidable source de nourriture. Si la traditionnelle pêche au harpon est quelque chose de bien réel (et difficile!) la pêche au filet, souvent efficace, était cependant plus utilisée. Elle était même pratiquée en hiver, sous la glace. Un ingénieux système de barrages, érigés dans des cours d’eau plus étroits, permettait aussi aux Autochtones de ne laisser qu’un petit passage aux poissons. Il était alors facile de les cueillir à la sortie.
La pêche en mer
Il n’y a pas que l’eau douce! Des nations comme les Micmacs ou les Innus pêchaient aussi en eau salée. Ils étaient friands de crustacés, tout en étant de redoutables chasseurs de phoques, de baleines et de bélugas
Diverses façons d’apprêter le poisson
Le poisson était apprêté de plus d’une façon. Lors d’une pêche, il n’était pas rare que le premier poisson soit mangé cru. Une façon de ne pas oublier le goût de la chair, de rendre hommage à nos origines. Bien sûr, on le faisait griller directement sur le feu, mais on pouvait aussi le faire bouillir, dans l’eau ou dans un restant de bouillon de gibier. Très souvent, le poisson était fumé, ce qui permettait de le conserver beaucoup plus longtemps. Un poisson comme l’esturgeon, à la peau très dure, était placé dans la braise pour attendrir la chair. Parfois, on roulait le poisson dans la farine de maïs avant de le placer sur des pierres brûlantes.
La chasse
Plus qu’un mode de survie
Chez plusieurs nations autochtones, les territoires de chasse étaient divisés selon les clans ou selon les familles, et se passaient d’une génération à l’autre. Chaque groupe devait assurer sa propre survie, notamment lors des longs mois d’hiver, mais aussi d’assurer la survie de toutes les espèces vivantes se retrouvant sur son territoire. On se contentait de ce dont on avait besoin et la chasse excessive était évitée. Les Attikameks se limitaient même aux deux tiers de leur territoire de chasse, laissant l’autre partie se régénérer pour l’année suivante. Malheureusement, lors de la traite des fourrures, plusieurs Autochtones se sont mis à chasser uniquement pour les peaux, brisant un équilibre fragile, maintenu depuis des siècles. Ce fut un facteur non négligeable dans la sédentarisation de certaines nations nomades et semi-nomades.
L’animal tué est traité avec respect. Comme il s’est sacrifié pour assurer notre survie, on le remercie en n’en gaspillant pas la moindre partie. Le partage du fruit de la chasse avec les aînés est également une valeur importante dans la majorité des nations autochtones.
Les modes de cuisson
La viande de gibier était le plus souvent grillée sur le feu ou bouillie. Cependant, par souci de conservation, on faisait souvent fumer la viande. On la laissait également sécher, avant de la broyer. La poudre ainsi obtenue, appelée pashteuiatsh par les Innus, pouvait être conservée plusieurs semaines et constituait un bon apport en protéines. Mélangée à du gras animal et à des petits fruits, elle servait également à la confection du pemmican.
Le gibier
Bien sûr, le chevreuil, le caribou et l’orignal sont présents dans l’alimentation de plusieurs nations autochtones. Mais plusieurs autres animaux, comme le castor, l’ours, le porc-épic, le renard, la grenouille ou l’écureuil étaient chassés
L’agriculture
Les trois soeurs
À l’arrivée des Européens sur le continent, les Iroquois et les Hurons-Wendats sont déjà sédentaires et pratiquent l’agriculture. Ils cultivent tout particulièrement la courge, le maïs et le haricot. La technique utilisée pour les faire pousser est à la fois ingénieuse et efficace. En premier lieu, on plante le maïs, dont la tige servira de tuteur pour les plants de haricots. Ensuite, les courges, avec leurs grandes feuilles, procurent au sol l’ombrage nécessaire pour éviter l’assèchement des sols et la propagation des mauvaises herbes. Le gros du travail agricole était effectué par les femmes.
LA SAGAMITÉ
Les trois sœurs sont à la base de l’alimentation des nations sédentaires. Elles sont utilisées entre autres dans la préparation de la sagamité, un plat traditionnel accompagné de viande de gibier ou de poisson.
LA LÉGENDE DES TROIS SOEURS
Selon la légende, les trois sœurs sont un cadeau du créateur, Skadawati. Elles sont inséparables. La nuit venue, au clair de lune, elles prennent la forme de jolies jeunes femmes et dansent à l'ombre des champs de maïs, chantant des louanges à leur mère, la Terre.
Les fêtes et les occasions
Une grande spiritualité
Les diverses nations autochtones du pays accordent toutes dans leur culture une grande place à la dimension spirituelle. Les esprits et la Terre-Mère sont célébrés au cours de nombreuses cérémonies, variant d’une nation à l’autre. On souligne entre autres les mariages, les naissances, les décès, les guerres, les chasses, les saisons. Malheureusement, au début du siècle passé, la grande majorité de ces cérémonies ont été interdites par le gouvernement et plusieurs objets sacrés furent confisqués aux nations.
Heureusement, les diverses nations autochtones, même si leurs membres sont maintenant majoritairement de religion chrétienne, tentent aujourd’hui de faire revivre cet aspect important de leur culture. Que ce soit la danse du soleil, la cérémonie de premier pas, le calumet, le foin d’odeur ou la hutte de sudation, plusieurs cérémonies autochtones importantes reprennent tranquillement leur place chez les Premières Nations.
Heureusement, les diverses nations autochtones, même si leurs membres sont maintenant majoritairement de religion chrétienne, tentent aujourd’hui de faire revivre cet aspect important de leur culture. Que ce soit la danse du soleil, la cérémonie de premier pas, le calumet, le foin d’odeur ou la hutte de sudation, plusieurs cérémonies autochtones importantes reprennent tranquillement leur place chez les Premières Nations
LES POW-WOW
Les pow-wos étaient autrefois des rassemblements religieux ou servant à célébrer des exploits guerriers. Plusieurs nations différentes s’y rencontraient, une occasion en or pour régler les différends et former de nouvelles alliances. Aujourd’hui, le pow-wow est ouvert à tous et se veut une grande célébration de la richesse culturelle des Premières Nations
LE MAKUSHAM
Chez les Innus, avant que les familles ne se séparent à l’automne pour regagner leurs territoires de chasse respectifs, on organisait un grand festin, où la viande d’un gros gibier, souvent du caribou, cuisait lentement toute la journée. Cette grande fête, où l’on mangeait pendant des heures, était aussi l’occasion de chanter et de danser, alors qu’un ancien de la nation battait le rythme sur le tambour traditionnel, le teuaikan. Une façon de se rapprocher et de rendre hommage à la bête qui s’est offerte pour la survie de la nation. Aujourd’hui, ce festin est souvent associé aux dates importantes du calendrier moderne
Les modes de cuisson
Une grande variété
Plusieurs modes de cuisson différents étaient utilisés par les Premières Nations. On pouvait piquer la viande sur des bâtons que l’on plaçait le long du feu, faisant ainsi des sortes de brochettes. On suspendait parfois les morceaux de viande sur un fil à proximité d’un feu. Comme le fil tournait sur lui-même, cela permettait une cuisson homogène. Les potages et les bouillons étaient chose fréquente de manière à faciliter l’alimentation des jeunes enfants et des aînés à la dentition déficiente.
Le fumage, surtout du poisson, et le séchage de la viande aidaient à la conservation. On cuisait aussi les aliments à l’aide de pierres chaudes, dans des fosses à cuisson, près du feu ou dans des poteries résistant à de hautes températures. Finalement, la cuisson dans le sable sur des braises est utilisée tout spécialement pour préparer la banique, une sorte de pain plat dérivé de la bannock écossaise.
LA FUMAGE ET LE SÉCHAGE
Par souci de conservation, la viande était très souvent fumée, principalement le poisson. On faisait également sécher la viande de gibier avant de la broyer. La poudre ainsi obtenue, appelée pashteuiatsh par les Innus, pouvait être conservée plusieurs semaines et constituait un bon apport en protéines. Mélangée à du gras animal et à des petits fruits, elle servait également à la confection du pemmican.
LA CUISSON DANS LE SABLE
On commence par allumer un grand feu sur la plage, de manière à obtenir une bonne quantité de braises bien chaudes. On y dépose ensuite la pâte de banique avant de recouvrir le tout de sable. Il n’y a plus qu’à attendre que la chaleur et le temps fassent leur œuvre dans cet environnement bien particulier. Seul inconvénient : un petit nettoyage s’impose avant de déguster
DE VOTRE ATTENTION..