GARRETT & ANDREA

« God striket with the left hand, and stroaket with the right. »

Andrea faisait les cent pas dans le quartier de sa sœur. Cette dernière lui donnait du fil à retordre ces derniers temps. Lauren détenait une addiction forte : celle aux antidouleurs. Autant dire qu’il fallait lutter chaque jour pour qu’elle se contente d’autre chose de moins nocif. Andy s’était installée chez sa grande sœur, sous la demande du médecin de la grande blonde, afin de l’aider à avancer autrement, pour la surveiller en somme. Il ne fallait pas que Lauren replonge. Il fallait parfois des heures entières pour que la frangine d’Andrea arrête sa comédie. La gérante du « Bio Life » ressortait de cette guerre épuisée, voire complètement anéantie. Elle ne se montrait pas ainsi devant Lauren, mais elle ne cachait pas sa tristesse face à la situation. Andy devait être forte pour deux. Elle ne s’en plaignait pas. Or, elle aurait préféré que tout se passe mieux pour sa sœur, car celle qui subissait le plus restait la concernée. Elle souffrait chaque jour. Andrea ne possédait pas ce genre de soucis. Elle pouvait s’en estimait heureuse. Bien-sûr, tout n’était pas acquis et elle savait qu’elle n'était pas à l’abris des déboires que la vie pouvait amenée avec elle.

Présentement, la jeune femme de vingt-sept ans, venait de supporter une crise de Lauren alors elle avait besoin d’évacuer, de sortir prendre l’air, d’oublier ce qui s’était déroulé en peu de temps. La tempête serait dure à essuyer. La blondinette se promena dans la rue, pensive, en manque de lumière. Soudainement, elle entendit un coup de feu au 1953. La belle hésita à aller voir ce qui se tramait. Elle stressait pour le coup, et si le tueur sortait pour s’enfuir ? Si ça se trouve il descendrait tout le monde au passage y compris la jeune femme. Inconsciemment, elle se dirigea devant la maison des Lawford. Elle commença par sonner. Après quelques secondes, elle frappa à la porte. Lauren connaissait Rebecca, la femme de Tate. Que se passait-il ? Les gens à l’intérieur étaient-ils encore vivants ? Andy arrivait-elle trop tard ? Pourquoi ce tir ? La belle se décida à ouvrir la porte d'entrée, celle-ci était ouverte: ici on ne fermait pas à clé... . Andy entra dans le hall. Elle s'écria juste avant d'aller plus loin:

- Hey, y'a quelqu'un? ça va? Sa découverte ne serait pas joyeuse... .

© Chieuze

En tant que agent immobilier d’Azalea Valley, Garrett Nolans connaissait tout le monde. Dès qu’un individu entrait dans le quartier, il devait passer par lui pour l’achat ou la location d’une maison sans oublier qu’il vivait Fairview depuis toujours et qu’il avait fait beaucoup de rencontre au fils des années au sein de cette ville des plus conviviales. Aaron adorait parler et rencontrer des gens, il était un charmant homme très professionnel et sociable également. On n’avait jamais peur d’entrer dans un sujet en particulier avec l’homme, il était ouvert d’esprit et cela, les gens l’appréciaient beaucoup.

Aujourd’hui, Garrett Nolans avait du boulot à faire, une maison s’était récemment vidée et se retrouvait sur le marché. Il devait faire une évaluation maintenant qu’elle était vide pour changer toutes les photographies sur la page web de l’agence immobilière où il travaillait depuis qu’il avait terminé son cours à l’université – plusieurs années auparavant – Le père de famille avait déposé un baiser sur la joue de sa femme qui était occupée dans la cuisine et s’empressa de marcher jusqu’à la maison sur Orchid, mais sur le chemin, un cri alarmant le déstabilisa. Nolans n’avait pas entendu les coups de feu, mais la découverte des corps avait également amené un bruit crispant pour l’agent qui s’empressa de changer de direction et de s’accourir jusqu’au logis des Lawford. Garrett ne prit pas la peine de frapper à son tour, il entra au sein de la résidence et tomba nez à nez avec Andrea face à deux cadavres – ceux des propriétaires – Garrett recula d’un pas et posa une main sur son visage, les yeux écartés pour ne pas regarder davantage le décor. « Oh mon dieu ! J’y crois pas.. qu’est-ce qui s’est passé ici ! » Dit-il en attrapant le bras de Andrea. « Vous.. vous faites quoi là Andrea ? » Demanda-t-il.

GARRETT & ANDREA

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La jeune femme fit quelque pas pour arriver dans le salon de la demeure des Lawford. Au passage, il était clean. Le couple devait être des maniaques à n’en pas finir, même Lauren ne les égalait pas sur ce point-là. La jeune Andrea s’avança vers ce qui lui semblait être les deux corps des propriétaires des lieux. Tate gisait sur le sol, du sang lui coulait de sa bouche mais également le rouge tâchait ses vêtements au niveau du cœur. Rebecca possédait un énorme trou au niveau du front, elle avait dû se tiré une balle à bout portant aux vues de la taille de l’impact et des dégâts causés. Elle se trouvait sur son mari. Résumons le scénario, une belle crise avait pris place ici ! Madame Lawford fut-elle le commanditaire de tout ce cirque, une vraie tragédie à la Roméo et Juliette… . Andy se pencha pour vérifier ses observations. Son pied trempa dans la flaque de sang qui ne cessait de s’étendre. Bien-sûr, en jugeant que ce n’était pas une mise en scène pour alerter et effrayer les voisins, la belle poussa un cri d’effroi. Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle voyait. Elle avait entendu ce coup de feu, celui que Becca avait tiré pour certainement se suicider. Jamais Tate n’aurait pu agi ainsi. Il dépendait trop de son épouse pour oser prendre de telles initiatives : mettre fin à son couple. Le pauvre avait subi un accident, il ne détenait plus toute sa mémoire, cette dernière restait volatile. Ce type était si gentil, sa femme aussi d’ailleurs : comment avait-il pu finir ainsi ? Le vrai tueur se cachait-il dans une autre pièce ? Que cherchait à dissimuler ce couple à l’apparence tranquille et appréciable. Soudainement, la blondinette fut coupée de ses rêveries par des pas qui pénétrèrent dans la demeure. Le meurtrier venait-il vérifier son boulot ou le terminer après avoir entendu le cri d’une voisine ? La jeune femme se retourna légèrement pour apercevoir Garrett le fameux agent immobilier le plus connu de la ville ! Il semblait aussi choqué qu’Andrea. Jouait-il un jeu ? La gérante d’un magasin bio ne savait plus où donner de la tête. L’homme s’exprima de vive voix pendant que Winston se situait toujours au-dessus des corps. Mais, Nolans lui chopa un bras ce qui l’amena à se retirer un peu plus loin. Il s’adressa à elle comme à une coupable. La jeune femme ne quitta pas les cadavres du regard.

- Les Lawford sont morts. J’ai entendu un coup de feu et je suis entrée… . Je ne comprends pas, et vous que faites-vous ici ? Elle soupira. Que va-t-on faire maintenant ?

© Chieuze

En entrant à l’intérieur de la maison Lawford sans prendre le temps de frapper, Garrett avait fait une macabre découverte dont Andrea en était également le témoin. Il n’avait aucune idée du pourquoi elle était là à l’instant même, mais Nolans s’inquiétait plus pour la situation de ce couple qui semblait une fois de plus si normal, baignant dans une mare de sang. Était-ce une mise en scène digne d’un tueur en série ou bien une autre scène à la Henderson. Azalea Valley était un quartier si paisible autrefois, pourquoi un double drame s’était produit de cette manière comme le précédent, plusieurs mois plus tôt en 2012. Nolans avait une envie de vomir qui lui vint aussitôt, l’odeur était lourde et la scène totalement choquante. Il n’avait pas été témoin d’une scène de ce genre jusqu’à présent dans sa vie, mais là, c’était terrifiant. Il regardait à quelque reprise la femme à ses côtés suivit du cadavre et comprit qu’elle l’accusait grossièrement à son tour. « C’est horrible ! Tu crois… qu’ils se sont fait assassinés.. ou bien ? » Demanda en tremblant légèrement l’homme d’affaire. Il fixa le revolver qu’il vit sur le sol. Était-ce une mise en scène, Nolans ne le savait pas, mais ça l’inquiétait beaucoup. « J’ai entendu votre cri … » Ça voulait tout dire, la dernière question était vague et un peu idiote, mais l’homme n’ajouta rien sur le propos, il fouilla dans sa poche pour prendre son portable. « On appelle la police ! C’est évident ! » Il semblait un peu maladroit et sèche, mais c’était tout de même lourd comme situation. « Bonjour, je m’appelle Garrett Nolans, je suis agent immobilier à Azalea Valley, moi et une voisine… on vient de découvrir deux corps sur Apple Blossom Street, c’est horrible… oui.. oui, d’accord, on attend ! » Dit-il en refermant le téléphone. Il se retourna et posa une main sur son visage pour éviter de regarder la scène.

GARRETT & ANDREA

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Garrett Nolans semblait encore plus choqué, voire perturbé qu’Andrea Winston. Il passait du vouvoiement au tutoiement en un rien de temps. Il ne cessait de se cacher la vue lui-même. Ses tremblements n’échappaient pas à la jeune femme qui le fixait bêtement. La belle avait déjà vu la mort en face. Un mois plus tôt, elle provoqua le décès d’un type avec sa bande de copains. Ils l’avaient vu dépérir malgré leur état avancé d’ébriété. Ils humilièrent une âme jusqu’au bout la laissant pourrir dans un mode inacceptable. Alors, ce qui la surprit en ce jour ce ne fut pas la mort aussi présente et dégoûtante, non, il s'agit de tout ce sang. D’ailleurs ses baskets blanches étaient tachées de rouge, elle s’était approchée trop près de la scène. La belle lutta pour se concentrer sur les dires de son interlocuteur. Je pense que la rousse est responsable. Son mari était trop soumis selon les témoignages, ma sœur connaissait cette Rebecca. Elle a dû laisser son arme… forcément si elle s’est tirée une balle, logique… . La jeune femme restait confuse. La situation la stressait beaucoup. Elle avait même imaginé que Garrett était le tueur. Assurément, il la jugeait de la même façon. Nolans dut prendre les devants. La blondinette le laissait faire. Elle ne souhaitait pas passer plus de temps avec ces cadavres. Or, il fallait attendre les autorités. Après le coup de fil, la gérante d’un magasin bio fit les cent pas. Elle ne savait que dire alors elle improvisa : Ils sont morts ces gens. Tout le monde les pensait cleans. Et vous ? Franchement, j’en reviens pas de cette tragédie… cet évènement va encore faire de la mauvaise pub au quartier, ça va être le no man’s land ici… .

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La situation était réellement compromettante pour les deux individus qui venaient de découvrir le corps. Il savait très bien qu’il était un homme très respecté dans la ville, mais lorsqu’on découvrait une scène aussi macabre que celle-ci, on se trouvait toujours face aux projecteurs – du moins, un moment – l’homme n’avait pas envie de ça, il était un homme bon et surtout agent immobilier. Enfin, il n’y avait pas raison qu’on lui exige des preuves, sauf si cette Andrea Winston le pointerait du doigt devant les policiers. Ils ne devaient pas arriver jusque-là. « Vous avez sans doute raison, cette femme était beaucoup trop étrange pour avoir l’air naturelle avec son mari, surtout ce pauvre type, il y avait quelque chose d’étrange dans cette histoire et ça m’a titillé dès la vente de la maison…. Enfin, la police ne va pas tarder à arriver ! » Avoua-t-il un peu faiblard. « On peut attendre à l’extérieur je pense, j’ai pas trop envie de perdre connaissance ou de vomir, je me sens malade tout d’un coup… » Garrett marcha en laissant les corps des yeux un moment, il était terrifié. Sa respiration restait toujours saccadée tellement le choc était présent. Le pauvre homme n’aurait jamais du voir quelque chose d’aussi horrible, surtout dans l’une de ses propriétés. La réflexion d’Andrea secoua l’homme à son tour. « Si les Henderson a fait fuir la moitié du quartier, une autre vague risque de partir … C’est horrible ce genre d’histoire, surtout pour un quartier aussi parfait que Azalea Valley ! » Dit-il tristement. Garrett passa une main sur sa tête et laissa entrevoir un petit soupir. L’individu était mal et il devait se changer les idées un peu. Il était faible depuis un moment déjà.

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Garrett Nolans avait-il réellement téléphoné à la police ? Ou était-ce un subterfuge pour pouvoir terminer son travail ? Il demandait au témoin gênant, c’est-à-dire Andrea Winston, de rester sur les lieux sous prétexte que les autorités allaient se pointer, alors qu’en réalité : il désirait juste éliminer cet élément. Cette hypothèse trottait dans la tête de la jeune femme… . Bien qu’elle connaisse l’agent immobilier, la blonde ne savait pas ce qu’il détenait en tête. Le cas Lawford et également celui des Henderson, prouvaient bien qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. Toutes ces tragédies se déroulèrent dans le même endroit, le même quartier. Y’avait-il un lien entre ces meurtres ? Andrea possédait des doutes sur son interlocuteur. C’est pourquoi elle ne s’approchait pas de lui, elle tenait à garder des distances. S’il était la cause de tous ces évènements, pour un éventuel coup de pub au quartier par exemple, Andy ne souhaitait pas se tenir dans cette demeure plus longtemps. Stressé comme il était… il pouvait préparer son plan. Il paraissait très perturbé…. parler à sa victime avant un meurtre prémédité ou non ne devait pas représenter un acte plaisant, mais plutôt angoissant. Winston avait connu ce cas de figure avec le type qu’elle et sa bande d’amis avaient tué par accident… . La blondinette devait évoquer son mal être, peut-être l’épargnerait-il… ou bien s’il n’était pas le tueur, il pourrait se montrer plus sincère. La paranoïa n’était pas loin. Andy ne savait pas pourquoi elle avait aussi peur.

- Euh… vous avez bien appelé la police ? Ils viennent quand ? Je n’ai pas envie d’attendre trop longtemps ici… . Justement Garrett proposa d’aller dehors à son tour. Oui vous avez raison, l’extérieur reste préférable ! Elle le suivit, plus rassurée. Elle fixa les corps une dernière fois… ils étaient peut-être en vie, les espoirs étaient minces, or Andy ne savaient plus où donner de la tête. En sortant, elle jeta un coup d’œil à ses chaussures: élément qui la perturba. Nolans fit part de son angoisse à propos du quartier et de ses habitants, Andrea venait de souligner le fait que tout ceci aurait un impact sur le travail de l’homme et un impact sur la popularité du quartier. Qui sait ?!!! ça fera peut-être l’effet inverse, un coup de pub, vous ne pensez pas ? La gérante du magasin « Bio Life » essayait de vérifier ses théories. Les nouvelles recrues seront peut-être séduites par le côté mystérieux de ce quartier et de ses habitants. Nous serons des phénomènes de foire. Ça sera quitte ou double, deux tragédies ici… les médias vont s’affoler... !
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© Chieuze